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13/11/2015

Un air d'Orient.

Hier, à l'école, soufflait un vent d'Orient.

Faïza, notre Emploi Vie Scolaire, qui faisait sa dernière journée de travail, nous a préparé un succulent couscous et de délicieuses pâtisseries pour le déjeuner.

Un air d'Orient pour balayer la tristesse de se quitter.

Saveurs et discussions chaleureuses, sincères, émouvantes.

Retour aux saveurs de ma grand-mère qui cuisinait si bien le couscous, l'évoquer avec mes collègues et Faïza.

Quelle richesse ces cultures différentes, ces mets particuliers, des odeurs si reconnaissables !

Faïza va beaucoup manquer à l'école.

Cette petite part d'Orient mêlé à l'intégration à l'Occident, j'en veux encore.

Faïza va particulièrement me manquer car je pouvais échanger avec elle des sujets plus personnels, une complicité amicale s'était installée en plus de l'aide apportée en classe et pour l'école.

Je vais devoir retrousser mes manches et prendre mon courage à deux mains pour faire des arts, sortir des peintures et autres outils nécessaires aux arts plastiques, pour faire de la cuisine, pour aller à la salle des fêtes seule avec mes élèves en sport ou musique, pour ne pas trop m'agacer en classe quand les situations seront difficiles.

A l'image de la phrase de Ch. quand Faïza est venue en classe nous dire au-revoir et que nous lui avons donné notre photo de classe dédicacée..."Cela va être dur pour moi sans Faïza, je vais faire comment sans toi ?"...

Il nous a émues...une telle conscience de l'aide apportée par une personne, une telle conscience de difficultés à surmonter, une telle conscience d'une montagne à gravir avec moins d'accompagnement.

Et moi, de rajouter depuis plusieurs jours à Faïza, "mais comment vais-je faire sans toi à l'école ?"...

Un air d'Orient partagé.

Se rappeler que Faïza n'est plus à l'école mais qu'elle est. On restera en contact, on prendra des nouvelles, elle repassera à l'école.

Elle nous apportera un peu d'Orient de temps en temps.

L'amitié est au-delà de cela mais quand même, je dois m'habituer à son absence à l'école et là, je ne peux m'empêcher de rejoindre les penseés de mon CH.

MERCI vraiment pour cet excellent repas hier.

10/11/2015

Dans l'enveloppe et dans la boite.

Le livre " Les gens dans l'enveloppe" d'Isabelle Monnin est à la fois un roman et une enquête.

L'écrivain a acheté dans une brocante une enveloppe contenant un lot de photos d'une famille des années 70 et à partir de ces photos, elle a imaginé la vie de cette famille. Puis, dans une seconde partie, elle a mené une enquête pour retrouver ces gens ( ceux de l'enveloppe !), les contacter, leur parler, échanger avec eux. C'est assez passionnant car en plus,des similitudes apparaissent entre les deux histoires, l'inventée et la vraie.

Hier soir, je pensais à mon groupe d'amis de toujours comme étant les gens dans la boite.

Au hasard d'une recherche de photos dans mon ordinateur, j'ai visionné une vidéo faite en 2012 durant notre voyage en République Dominicaine avec nos amis.

Cette vidéo nous montre en train d'ouvrir une boite en fer et de redécouvrir tous les papiers sur lesquels nous avions écrit chacun une fois par an, les 5 années précédents ce voyage.

Les gens dans la boite.

Qu'est-ce que ces papiers diraient de nous à des personnes qui les trouveraient comme cela, au hasard d'une brocante ? Est-ce qu'ils décèleraient nos personnalités respectives, parviendraient-ils à reformer les couples, les caractères, les visions de la vie de chacun ?

Certainement que, comme dans l'enveloppe, il y a aurait des évidences puis d'autres choses plus subtiles à découvrir.

Je visionnais cette vidéo et en levant ma tête au-dessus de l'ordinateur, je vois la fameuse boite posée là sur l'étagère.

Je ne la voyais même plus cette boite.

Et pourtant, elle était bien là.

Je l'ai prise, je l'ai touchée, je l'ai ouverte, j'ai relu quelques mots, reconnu toutes les écritures chères à mon coeur.

Et je me suis dit, qui peut deviner le malheur qui frappe les gens de la boite ?

Il y a dans ces petits mots tellement d'humour, de joie, de bonheur, de confiance, de rires, de questions aussi, de beauté, de déconnade, de légèreté, de gaieté, d'amitié et même d'amour.

J'en ai lu uniquement quelques uns car c'était vraiment trop dur.

J'ai fermé la boite, l'ai reposé à côté de cette magnifique photo posée sur l'étagère de mon bureau et j'ai pensé qu'il fallait faire vivre tout cela en dehors de la boite.

Un jour, on viendra peut-être me chercher pour me demander comment autant d'amitié pouvait exister entre des gens, on me demandera de raconter l'histoire de la boite et des mots qu'elle contient.

Le bonheur serait alors plus fort que le malheur.

09/11/2015

J'ai fait le job.

Aujourd'hui, j'ai vraiment fait le job, je m'étais motivée et je m'y suis tenue.

Aller, petit récit au passé composé.

Je suis arrivée à 7h10 à l'école, j'ai préparé mes tableaux, mes tables, mes photocopies, ma journée de classe.

J'ai reçu un couple de parents de 8h à 8h40, pas simple, dès le matin d'annoncer des fragilités d'apprentissage.

J'ai fait classe à mes élèves jusqu'à midi, j'ai presque tout supporté.

J'ai mangé. ( quand même !) et discuté un peu avec mes collègues.

J'ai corrigé pendant 45 minutes et j'ai rangé dans ma voiture le matos de sciences que je dois ramener au CDRS, un squelette à taille humaine et une grande caisse, pouh, c'est lourd et pénible à transporter !

J'ai refait classe à mes élèves et j'ai géré le goûter d'anniversaire du jour. ( et franchement ce n'est pas simple !)

J'ai corrigé pendant une heure après la classe.

J'ai reçu une seconde famille de 16h45 à 17h45, pas simple non plus d'annoncer en fin de journée des vraies difficultés d'apprentissage...

J'ai discuté de tout cela 20 minutes avec ma collègue qui était encore en corrections de cahiers du jour.

J'ai éteint l'ordinateur, je n'ai pas pris quoi que ce soit pour bosser à la maison et je suis rentrée à la maison à 18h40.

J'ai fait le job.

Une longue journée de travail sans presque souffrir.

Je suis tellement contente d'avoir tout assumer et d'avoir atteint mes objectifs de la journée.

Je vais savourer le repos de la soirée.

Une journée d'instit ce n'est pas tous les jours comme cela mais assez souvent quand même surtout si on veut que ça tourne en classe et assurer un suivi des élèves et des familles.

Je ne me plains pas, je constate.

Et ça fait du bien d'écrire tout ce que j'ai fait quand hier soir encore, cela me paraissait presqu'infaisable.

J'ai réussi quoi.

Je sais encore faire le job, parfois, il faut que je me le rappelle à moi-même.