Ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.réflexions vie de famille2022-12-29T10:29:38+01:00All Rights Reserved blogSpiritHautetforthttp://ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com/pascalinettehttp://ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com/about.htmlPensées.tag:ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com,2020-02-06:62107912020-02-06T17:10:44+01:002020-02-06T17:10:44+01:00 En ce jour, toujours la même pensée pour toi qui nous manques tant....
<p><span style="font-size: 14pt;">En ce jour, toujours la même pensée pour toi qui nous manques tant.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Mon silence intérieur du moment ne me permet pas d'en dire long mais je voulais passer te faire ce clin d'oeil.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">47 ans.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Ce sera mon âge dans quelques mois, tu étais toujours la première du clan à vieillir avant les autres ! Cela permettait de nous préparer et de profiter de ton expérience d'aînée !</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Joyeux anniversaire à toi à qui je pense très très souvent.</span></p><p><span style="font-size: 14pt;">Une amie qui ne t'oubliera pas.</span></p>
pascalinettehttp://ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com/about.htmlToujours en Vie.tag:ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com,2020-01-24:62076802020-01-24T15:37:42+01:002020-01-24T15:37:42+01:00 Toujours en vie mais y a t-il encore des lecteurs ??? Comment est-ce...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Toujours en vie mais y a t-il encore des lecteurs ???</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Comment est-ce possible que je n'aie pas pris le temps d'écrire depuis tous ces mois ?</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Mon silence le sait mais difficile de le rendre audible aux autres.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je ne sais même pas par où commencer pour faire un résumé.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je vis, je respire, je pense, je tente de lâcher prise sur pas mal de choses.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Promis je reviens.</span></p>
pascalinettehttp://ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com/about.htmlFace au malheur.tag:ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com,2019-09-20:61772252019-09-20T16:01:45+02:002019-09-20T16:01:45+02:00 Voilà deux semaines que j'interviens en soutien scolaire à domicile dans le...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Voilà deux semaines que j'interviens en soutien scolaire à domicile dans le cadre d'un dispositif qui s'appelle le PRE, programme de réussite éducative au sein des PEP21.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je le fais de façon rémunérée parce que cela complète un peu mon nouveau salaire de mi-temps et parce que ce dispositif d'aide m'intéresse grandement. ( de plus j'ai déjà de nombreuses activités bénévoles)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Là n'est pas le propos.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je suis actuellement deux familles.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">L'une pour un jeune de 11 ans en 6ème segpa, famille de 3 enfants, mère veuve depuis peu, milieu très modeste. Ce qui est "rigolo" c'est que j'ai eu la grande soeur en ce1 lors de ma dernière année à l'école du quartier...celle-ci est en classe de 1ère et a été admise au célèbre lycée du centre de notre ville pour ses bons résultats mais voilà, c'est quand même difficile et elle me demande si je ne connais pas une personne qui pourrait l'aider en maths et français de façon bénévole ou maximum pour 10€ de l'heure. A bon entendeur..</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">J'ai de suite instauré un climat de confiance avec cette famille. Quand tu fais du PRE, tu ne fais pas que de l'aide aux devoirs, tu prends le temps de discuter de la vie en général, par exemple des inscriptions aux éventuelles activités. La grande fille est en train de faire un dossier pour pouvoir manger à la cantine du lycée 2 fois par semaine car là, soit elle rentre ( à l'autre bout de la ville), soit elle emmène à manger et mange dehors...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">La seconde famille que je suis c'est pour des jumeaux en classe de ce2, milieu modeste et d'origine étrangère également. Famille de 5 enfants ( 1 grand ainé, des jumelles de 11 ans en 6ème et les jumeaux de 8ans) et la maman est décédée l'an passé, le papa est seul avec ses enfants et même si l'appartement est bien tenu, on voit bien qu'il galère à tout gérer. Là aussi, un vrai climat de confiance s'est installé et les deux jeunes garçons plutôt turbulents ont super bien travaillé lors des séances jusqu'à présent. Ils ont eu des lumières dans les yeux parce que j'avais apporté des feutres et que je leur ai demandé de faire un beau dessin et parce qu'aussi je leur avais apporté des magazines de Mickey !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Cet article ce n'est pas pour valoriser mon action mais pour écrire que ces situations font écho à bien sûr des situations semblables de malheur et que je n'ai pu m'empêcher de penser que même dans le malheur on est loin d'être égaux. Attention cela n'enlève absolument rien aux drames vécus par chacun et quelque soit son niveau social ou son entourage affectif, amical, familial...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Les familles dans lesquelles je me rends sont suivies par des services sociaux et éducatifs mais...est-ce que cela suffira ? Est-ce que cela sera aussi efficace qu'une famille très présente, des problèmes financiers moindres ? Vraiment je n'en suis pas certaine mais je crois en la force du colibri et de la petite touche personnelle.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">On va dire que dans tout cela, le mieux c'est quand le malheur ne vient pas et cela quelque soit la famille concernée.</span></p>
pascalinettehttp://ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com/about.htmlOsons ici et maintenant.tag:ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com,2019-09-09:61748662019-09-09T16:32:14+02:002019-09-09T16:32:14+02:00 Après presque trois mois sans écrire je cherchais le titre... Je...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Après presque trois mois sans écrire je cherchais le titre...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je choisis le nom de l'association dans laquelle ma grande fille commence son service civique aujourd'hui.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Un titre rempli d'optimisme et d'appel à avoir confiance en soi.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Osons, n'attendons plus, ici et maintenant.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Après un été riche en péripéties pas toujours très agréables voire carrément tout à fait désagréables, je vais tenter de me remettre à l'écriture.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Le credo de l'association c'est " Au pire ça marche "et "saute le filet apparaitra" donc on va essayer....</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je ne sais pas encore ce que je vais écrire de personnel ou de général mais je vais tenter de m'y remettre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">A plus tard.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Osez et Sautez, le filet apparaitra, parait-il...</span></p><p> </p>
pascalinettehttp://ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com/about.htmlEnterrement du bac actuel.tag:ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com,2019-06-24:61602212019-06-24T21:51:35+02:002019-06-24T21:51:35+02:00 Ce soir, je voulais écrire un article sur la mort du bac actuel qui se fait...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Ce soir, je voulais écrire un article sur la mort du bac actuel qui se fait dans une certaine indifférence...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Et pourtant, c'est bien la dernière fois que nos lycéens planchent 6 jours de suite sur des épreuves et ont la possibilité de passer des options.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je ne suis à la base pas contre le changement mais alors là, la méthode est juste très contestable puisque cette réforme sort de la tête d'un seul homme, notre ministre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Pas de concertation que ce soit des proviseurs, des profs, des syndicats, des gens de terrain et ....des lycéens eux-mêmes ! A l'ére du " nos jeunes doivent se montrer innovants, inventifs, créatifs " et bien on ne leur demande même pas ce qu'eux changeraient dans le système actuel....Et je vous assure qu'ils auraient des choses intéressantes à dire.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Il y a un décideur et des suiveurs obligés de suivre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Car le nouveau bac, c'est 40% de contrôle continu ( et non cela n'aide pas les élèves moyens), ce sont des épreuves de bac dès la rentrée des vacances de printemps avec des sujets imposés alors que chaque lycée n'aura pas avancé de la même façon ( malheur à ceux qui auront eu un prof deux mois absents !)mais par contre pas d'échanges de copies entre lycées car difficile à organiser ( enfin ça c'est pour le moment...), c'est le choix de deux grosses options passées en juin ( sans savoir si la disparition des séries va vraiment aider ....disparition de la suprématie des sciences / maths....difficile à croire...qu'en sera-t-il de l'orientation parcours sup après selon les deux grosses options choisies ?), c'est la disparition des options et des points qu'elles apportaient ( ah on ne pourra plus dire à certains qu'ils ont eu le bac ou une mention grâce aux options...options qui demandaient bien de l'investissement pourtant et une ouverture sur le monde...) et c'est un grand oral coefficient 10 pour lequel à ce jour AUCUNE heure de programme n'est dédiée dans l'emploi du temps....( ben oui car un oral c'est inné...pourquoi y consacrer des heures de cours ???) Je défends l'oral et son apprentissage car nos jeunes y sont de plus en plus confrontés en recherche d'emploi et autres mais il faut y dédier des heures de cours, des vraies !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Bon bref, le bac meurt seul aujourd'hui, complètement oublié, sans public autre que les lycéens de cette session soulagés d'en avoir enfin terminé, c'est historique et tout le monde s'en fout car...........</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Le brevet est reporté pour faute de canicule...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Etant concernée par la question, je n'épiloguerai pas sur la situation, juste dire qu'en tant que maman attentive, j'ai fait le job...essuyé les larmes de ma fille qui avait des trucs trop bien de prévu ce we...et qui retournera passer le brevet lundi et mardi....</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">J'aurai bien des choses à dire sur le sujet mais bon le brevet survivra à la canicule avec quelques réformes à venir bien sûr alors que le bac, celui là, est mort ce jour et pas à cause de la canicule.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Un nouveau bac oui, un bac décidé par un seul et dans la précipitation, non.</span></p>
pascalinettehttp://ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com/about.htmlEnchainement.tag:ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com,2019-06-13:61580402019-06-13T10:01:07+02:002019-06-13T10:01:07+02:00 J'enchaine, j'enchaine, j'enchaine... Plein de choses...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">J'enchaine, j'enchaine, j'enchaine...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Plein de choses différentes...cela me demande une adaptation constante...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Au travail, j'enchaine les remplacements très divers les lundi et mardi plus mes décharges du jeudi et vendredi, du coup, je vis des situations scolaires très différentes, je rencontre des élèves et des collègues très différents également, je m'adapte au mieux.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">J'ai obtenu mon mi-temps pour l'an prochain, joie !!! Je ne sais pas encore si je garderai mes deux écoles actuelles de décharge...</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Dans le bénévolat, j'enchaine le démarrage du pilotage d'un comité de rédaction d'un projet associatif d'une association dijonnaise qui m'a contactée, je dois mener une réflexion et animer un groupe de travail, c'est assez stressant...tout cela en parallèle de la dernière ligne droite des validations de camps scouts de mon territoire ( une trentaine) et ce n'est pas de tout repos en terme de vérifications et d'échanges humains pas toujours très cordiaux quand nous sommes obligés de pointer des manquements....</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">En même temps, je fais partie d'une commission pour le rassemblement scout de cet été, un jamboree à 20000 jeunes pour lequel moi et mon mari sommes bénévoles dès le 18 juillet, c'est juste top mais du coup, échanges de mails et autres...notamment là, avec une amie bénévole, nous avons en charge la confection de banderoles de 400 fanions en tissu...nous avons déjà découpé tous les fanions ( récup de vieux tissus ) et accroché 100...il en reste juste 300 ahahha !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Sur le plan famille, j'enchaine le soutien moral à la petite dernière qui passe le brevet, cela parait anodin mais pas quand on a 14 ans...qui essuie les pleurs à la fin de l'épreuve d'oral ? C'est maman ! ( alors que je pense qu'elle a très bien réussi !) Il faut dire qu'elle aussi, enchaine examens de danse + collège + incertitude pour l'an prochain....Je corrige des lettres de motivation à gogo de ma grande fille qui postule sur plein de services civiques, je réponds aux questions de mes fils qui cherchent un logement sur Paris pour l'an prochain, qui pour l'un finalise son inscription en master ( il est pris sur celui qu'il souhaitait) et pour l'autre, cherche du travail pour l'an prochain à Paris, tout cela en parallèle de leur taf actuel sur Dijon pour l'un, dans les vignes pour l'autre.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">J'organise aussi les futures vacances familiales...puisque nous partons avec mes parents et 4 oncles et tantes...plus deux copines de notre dernière fille...dans trois semaines on y sera et je coordonne tout cela, avec grand plaisir mais ça prend du temps !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Dans tout cela, peu de temps pour les amis et le repos et le calme, j'attends donc le 6 juillet avec impatience !</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je réussis quand même à enchainer de vrais bons moments comme les deux soirées anniversaires du cousin, mes deux soirées spectacle de danse, les deux soirées au festival de musique de la combe, une future soirée théâtre ou copines mais c'est vrai que cela s'enchaine avec des soirées de réunions et du coup, pas toujours simple.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Car il faut le dire, ce que j'enchainais facilement il y a 20 ans, 10 ans...et bien je l'enchaine moins bien aujourd'hui !!!</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Ce qui a changé c'est sans doute le sens que je donne à ces enchainements.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je sais pourquoi j'enchaine ces choses-là et vers quoi j'enchaine.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je sais aussi mieux couper l'enchainement des choses si vraiment je le ressens comme essentiel.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">J'enchaine des choix plus adaptés à ce que je souhaite mais cela n'empêche que je serai contente de me poser au bord de la mer et d'enchainer lecture, repos, apéro, sieste, détente !</span></p>
pascalinettehttp://ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com/about.html5 mois plus tard.tag:ecoutetonsilencepourvivrelaviequetuimagines.hautetfort.com,2019-06-06:61566222019-06-06T17:45:50+02:002019-06-06T17:35:00+02:00 Il y a 5 mois hier, j'allais vivre une de mes soirées les plus difficiles...
<p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Il y a 5 mois hier, j'allais vivre une de mes soirées les plus difficiles de maman.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">C'est pour cela que je choisis aujourd'hui de poster le témoignage écrit par l'un de mes fils car hier soir, lors d'une soirée familiale d'anniversaire, il m'a fait remarqué que c'était rare les étudiants qui validaient leur licence en 3 ans, sans changer de filière, sans redoubler ni même aller une seule fois aux rattrapages. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Oui c'est vrai mon fils...et je suis désolée de minimiser cette réussite. Mais cela fera l'objet d'un autre article, la dévalorisation des études universitaires.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Revenons à notre date anniversaire, celle de la garde vue mais pas exposée de mon point de vue.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">A ce sujet, il y a celles et ceux qui ne savent pas et c'est très bien ainsi. ( la majorité de mes collègues, mes copines de mon groupe de danse, mes camarades de mon DU, les gens que je croise dans la vie du quotidien )</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Il y a celles et ceux qui savent mais avec qui nous n'en avons jamais parlé, qui n'ont jamais posé de questions, envoyé de messages, pris de nouvelles particulières. Certains/nes ont fait des commentaires, des remarques quand je leur ai dit et pas toujours très agréables ou bienvenues mais depuis rien.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Il y a celles et ceux qui savent et avec qui nous en avons très peu reparlé, quelques messages écrits, quelques bribes à demi-mots et pas de narration exacte des faits, c'est fort dommage, parmi eux, des amis et des membres de la famille avec qui j'aurais souhaité pouvoir en parler.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Il y a celles et ceux qui savent et avec qui nous en avons parlé assez souvent depuis : 3 couples d'amis dont celui présent chez nous le soir du coup de fil du commissariat, une amie parisienne,une cousine proche, nos parents. Certains événements font que l'on peut compter.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">M.V, elle le sait, nous étions déjà proches, cette soirée restera ancrée dans notre amitié et aussi parce que depuis nous nous sommes confiés tant de choses au sujet de nos enfants.( et essuyé des larmes de l'une et l'autre)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">A.L, elle le sait, quand la semaine suivante, elle m'a dit "bon tu viens boire un thé, on se pose et tu me racontes tout", une phrase tellement simple mais qui a permis de enfin raconter la vérité entre humour et bienveillance.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Je n'ai aucune rancoeur mais beaucoup de tristesse et surtout le constat de solitude que peuvent imposer des situations non choisies et pour lesquelles le jugement est facile. Moi la première je passe sans doute très souvent à côté de situations de souffrance chez mes amis ou ma famille mais c'est vrai qu'à l'époque des sms, je me serais attendue à des petits messages de pensées affectueuses, juste cela.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Il y a deux mois, mon fils, qui n'allait pas très bien, m'a demandé de relire et corriger les erreurs d'orthographe de son témoignage et m'a dit que je pouvais le faire lire à qui je voulais. </span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Pour le moment, mes parents, mon amie parisienne et mes deux amies citées plus haut l'ont lue et ma belle soeur qui à ce jour n'a fait aucun retour.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Mais comme dit mon fils, on n'attend rien en retour, un témoignage c'est juste fait pour témoigner.</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Ai-je le droit d'écrire que je suis fière de cet écrit ? En tout cas je ne lui ai pas dit à lui, je lui ai juste dit que c'était bien d'avoir écrit et sorti cela de son mental.( je n'ai changé aucun mot juste corrigé l'orthographe)</span></p><p style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14pt;">Voici le très long témoignage, pour celles et ceux qui le liront jusqu'au bout, bravo et merci !</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;" align="JUSTIFY"><strong><span style="font-family: Arial,sans-serif; font-size: 14pt;">"Comment la garde à vue a changé ma vie.</span></strong></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><em>Ce témoignage basé sur des faits réels a pour objectif de rendre compte d’un événement qui a changé ma vie. Il ne s’agit en aucun cas de réduire les violences physiques faites par les forces de l’ordre ou de les délégitimer par rapport aux violences psychologiques. Ces deux aspects sont différents et ne doivent pas être traités de la même manière sauf si raisons il y a. L’aspect de ce témoignage ne prend en compte que ma vision des choses et est très subjectif quant à ce que j’ai vécu. Il ne s’agit en aucun cas d’être le relais d’autres personnes car cela est impossible tant un événement comme celui-ci est vécu différemment selon les individus. Libre à vous de vous sentir concernés par mon vécu ou non. </em></span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"> Le mouvement des « gilets jaunes » débute le 17 novembre 2018. Je m’en souviens parfaitement, c’est un samedi tout à fait banal mise à part que des milliers de personnes vont se retrouver toute la journée dans la rue et sur les ronds points pour contester une loi voulue par le gouvernement concernant les frais d’essence. Etant habitué des manifestations sociales dijonnaises, et issu d’un cercle politique bien ancré à gauche, je suis comme la plupart de mes camarades, très sceptique quant à ce mouvement naissant. Preuve en est, je ne participe même pas à cette première manifestation qui fut pourtant la plus réussie sur Dijon réunissant presque 6000 personnes, du jamais vu depuis des années. Cependant, dès le début, ce mouvement m’intrigue. Issu des classes sociales populaires et réunissant des personnes via les réseaux sociaux, se retrouvant tous autour d’une bannière commune matérialisée par un gilet jaune, le mouvement a de quoi surprendre. Etant en 3<sup>ème</sup> année de licence d’Histoire et passionné par les mouvements sociaux, des trois glorieuses en passant par la commune de Paris jusqu’à la Loi Travail, je comprends rapidement que ce mouvement peut être différent des autres. J’ai cependant toujours beaucoup de mal à me retrouver dedans, tant les revendications sont variées et la présence potentielle de l’extrême droite dans les manifestations ne me donne que très peu envie d’y aller.</span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Cependant, le 24 novembre 2018, je vais à cette seconde manifestation du mouvement par pur hasard, mes occupations m’ayant mené au point de rendez-vous initial des « gilets jaunes » dijonnais. De plus, je suis intrigué par le futur déroulement de cette manifestation qui n’est pas déclarée, fait rare pour une manifestation dijonnaise. Quelle surprise lorsque je vois un cortège d’environ mille personnes, bloqué par les forces de l’ordre avant même que celui-ci ne prenne le départ de la place de la république. Il faut savoir que Dijon avant les « gilets jaunes » était une ville relativement calme en terme de manifestations. Le mouvement de la Loi Travail a certes été bien suivi et a durant un temps réussit à déambuler dans les rues du centre-ville, mais depuis, celui-ci restait inaccessible pendant les manifestations syndicales qui se faisaient un plaisir de le contourner. Ma surprise est alors double lorsque le cortège réussit à passer le cordon des forces de l’ordre, semant la pagaille au sein de leurs rangs. Je suis donc ce cortège qui se dirige vers le centre-ville comme un seul homme. Les premiers gazages ne tardent pas à arriver et ce goût de lacrymogène que je n’ai que jusqu’alors très peu connu se fait rapidement sentir. Mais imaginez-vous, vous manifestez depuis environ deux ans en étant présent à toutes les manifestations possibles dans votre ville sans que rien ne dérape, et la première fois que vous le faites, ce mouvement, dont vous ne soutenez pas certaines revendications, réussit à énerver les forces de l’ordre au point de gazer famille et enfants sans sommations. La suite de la journée n'est pas de tout repos, avec de multiples gazages, des tentatives de barricades, un sentiment d’adrénaline au plus haut point etc… Le bilan est alors très bon : les « gilets jaunes » ont réussi à faire en deux semaines ce qu’aucune autre manifestation n'a réussi à faire en plusieurs années : faire peur au gouvernement. De plus, les événements parisiens avec cette bataille des champs Elysées viennent redonner un second souffle à un espoir déjà naissant. Ce que nous venons de vivre est historique et nous ne le savons pas encore. </span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Cette volonté de comprendre le mouvement social naissant se fait ressentir la semaine suivante, le samedi 1<sup>er</sup> décembre. Par un heureux hasard, je suis à Paris avec mes amis pour faire la fête et se retrouver. Ni une ni deux, mon frère ainsi que trois ami.es et moi-même partons aux alentours de 10h30 direction les champs Elysées pour je cite « voir ce qu’il s’y passe ». Cette journée restera gravée dans ma mémoire pour plusieurs raisons. Tout d’abord, c'est la première fois de ma vie que je vois autant de personnes rassemblées dans un même but. Il y a énormément de monde sur les boulevards de la place de l’Etoile ce jour-là. C'est également la première fois que je suis spectateur d’une réelle émeute urbaine à base de barricades et de jets de projectiles. Ce jour-ci est aussi la première fois où j’ai réellement eu peur pour ma vie en manifestation. En effet, les gazages ne s’arrêtent jamais, les tirs de LBD secouent la foule, et que dire des grenades GLI-F4 dont leur bruit sourd et leur souffle me reviennent encore presque 5 mois après les évènements. Cette expérience n’a pas duré longtemps, au bout d’environ une heure, nous nous rendons bien compte que c’est beaucoup trop risqué de rester sur place vu la répression policière et sachant que nous ne sommes équipés que de quelques flacons de sérum physiologiques. Cependant, cette heure passée suffit à me rendre compte de ce que peut être la violence d’Etat. Entendre mon propre frère crier « Attention grenades !! » à un groupe de manifestants est une chose à laquelle je n’étais pas préparé. Cette journée est marquante pour mon appréhension des mouvement sociaux, et je retiens le fait que peu importe ce que tu fais sur place, tu t’en prends dans tous les sens. Les policiers qui nous ont gazés sans relâche pendant une heure, nous ne les avons jamais vus. Le pacifisme devient alors également un délit puisque les forces de l’ordre attaquent sans considération. Je comprends alors réellement que ce mouvement est en train de faire bouger les choses en France. C’est donc avec un mélange de fascination et de réticence que je ressors de mon expérience parisienne. Cependant, à tous ces sentiments se mêle une peur, peur développée par l’arsenal répressif de l’Etat, les forces de l’ordre. Les semaines suivantes sont assez calmes pour moi, je ne participe pas aux manifestations du samedi car je ne suis pas disponible, jusqu’à celle du 22 décembre 2018 où je vais seul à Dijon pour pouvoir analyser l’évolution du mouvement dont on annonçait déjà un essoufflement. Essoufflement qui se fait sentir, même si l’on peut attribuer la faute aux vacances scolaires qui débutent ce samedi. Quoiqu’il en soit, le mouvement est toujours intriguant et la manifestation finit toujours par un gazage massif de la part des forces de l’ordre pour disperser tout le monde.</span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Il me tarde d’être présent à l’acte suivant pour voir l’évolution du mouvement… Et l’acte suivant pour moi, c'est le samedi 5 janvier 2019. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Considéré comme beaucoup comme un retour en force après les deux semaines de vacances, cet acte promet de redonner un second souffle au mouvement. Le départ est habituel à Dijon, à la différence que les manifestants décident d’aller en direction du centre commercial régional pour s’essayer à un blocage. Une très bonne idée, qui n’a pas pris en compte le passage du cortège près de la caserne de gendarmerie dijonnaise, moment qui donne lieu à un face à face tendu avec les quelques gendarmes voulant prouver leur stature face à une foule beaucoup plus massive. L’incident est de courte durée mais chauffe les esprits dans les rangs des manifestants comme dans les rangs des forces de l’ordre. La suite s’apparente à une manifestation normale des « gilets jaunes » pour Dijon, retour en centre-ville, blocage de la gare, et retour devant les grilles mises en place rue de la préfecture pour y empêcher l’accès. Comme d’habitude, ce temps de face à face donne lieu à un gazage massif de la place de la république, cependant, ce gazage ne fait que repousser un groupe de manifestants dans lequel nous nous trouvons moi et mon frère. Ce groupe prend alors la décision de retourner dans le centre-ville en passant par les quartiers bourgeois de Dijon afin de contourner les forces de l’ordre. Cependant, celles-ci sont derrière nous et nous gazent dès qu’elles le peuvent. Un jeu du chat et de la souris se met en place entre nous et la police, en tentant bien évidemment de ralentir celle-ci par quelques poubelles allongées sur la chaussée. Plus le groupe avance et plus celui-ci est déterminé à continuer de par les gaz lacrymogènes qui nous tombent dessus sans cesse et qui ne nous laissent pas le temps de respirer. Vient le moment où les forces de l’ordre en ont marre et où elles décident de stopper net la déambulation de notre joyeux cortège. </span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">C’est à ce moment précis que mon frère et moi décidons de quitter la manifestation, sentant que celle-ci est perdue d’avance. Cependant, c'est également le moment choisi par les forces de l’ordre pour gazer sans sommation tous les individus présents. Ce gazage intempestif faisant suite à tous les autres de la journée, nous sommes obligés mon frère et moi de reprendre notre souffle dans une ruelle adjacente avec environ trente autres personnes. C'est également la ruelle choisie par les forces de l’ordre pour nous nasser. Impossible de sortir de cette ruelle sans tomber sur un camion de police ou un groupe de crs. Après un dernier gazage par ces crs qui nous obligent à traverser le nuage malgré nos cris notifiant la présence de leurs collègues derrières et nos bras levés au ciel, nous nous retrouvons face à 30 policiers très énervés par toute leur après-midi de travail. Il est environ 17h30, les insultes à nos égards fusent : « bande de petits cons ! Fils de putes ! » les boucliers s’avancent et nous ordonnent de nous mettre à terre dans un coin de la ruelle. Une forte tension s’installe, nous sommes une petite vingtaine les mains sur la tête assis par terre entourés de trois camions de policiers. La tension monte d’un cran lorsque deux policiers se mettent à matraquer mon frère pourtant à terre sans réel motif apparent. Dans un sursaut voué à l’échec, je me lève en direction de ce matraquage pour tenter de protester et de comprendre, la vision de mon frère matraqué m’est horrible à voir. C’est également à ce moment que le crs à ma droite décide d’asséner le plus beau coup de pied de sa vie dans le visage d’une personne, à savoir moi. </span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Sonné par le coup, je tombe par terre et j’ai du mal à comprendre ce qui se passe. Mon frère se retrouve la tête au sol, matraque en appui dessus et moi je suis à moitié conscient de ce qu’il se passe réellement. On me donne à boire, je reprends mes esprits et l’ambiance retombe. Celle-ci se tend à nouveau lorsqu’un policier trouve quelques pétards sur le sol et demande si quelqu’un a un briquet pour en balancer deux-trois sur nous afin de « faire comprendre ce que ça fait » (oui oui on parle bien d’un lancer de pétards par les forces de l’ordre sur une foule pacifique et mains sur la tête). On comprend ensuite rapidement que l’on va avoir droit à un passage au poste, sans penser dans un premier temps à une garde à vue. Nous sommes menottés, embarqués et emmenés au poste par groupe de 4 environ. Mon frère part avant moi et je me retrouve donc seul avec des inconnus et ma douleur à la mâchoire se fait ressentir de plus en plus. En proie à des crises d’angoisses sur les derniers mois, je prie pour ne pas en faire une à cet instant précis. </span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">L’arrivée au poste se fait aux alentours de 18h30, nous sommes dépouillés de nos affaires, je retrouve mon frère, juste le temps de définir qui prévient les parents et nous voilà devant une enquêtrice de la police judicaire qui notifie le début de notre garde à vue. Heureusement, nous savons quels droits nous avons dans ces conditions et nous demandons tous les deux de prévenir nos proches, d’avoir un avocat, je demande un médecin et je me charge d’avoir ma mère au téléphone pour lui annoncer la nouvelle. S’en suit un long temps d’attente où le geôlier est débordé car 20 personnes viennent d’arriver pour être mises en garde à vue, du jamais vu depuis très longtemps à Dijon. Par chance, je me retrouve dans la même cellule que mon frère (surpopulation carcérale oblige) et nous voilà à deux dans 4m2 pour une durée indéterminée. La situation peut paraître comique mais elle rend très vite nerveux. J’annonce aux alentours de 22h à mes parents que nous sommes en garde à vue, la question des partiels est alors directement remontée par ma mère qui demande de faire pression pour que nous puissions sortir avant lundi matin (début des partiels de janvier). Nous ne savons rien de ce qui va se passer, c’est l’inconnu total. Mon frère voit son avocate en premier, résultats peu concluants, je vois le mien ensuite avec de meilleurs résultats. Je ne reviendrai pas sur l’interrogatoire ou autre car je ne veux pas que ces propos soient retournés contre moi. La chose à retenir est qu’il fait froid car le chauffage ne fonctionne pas dans toutes les cellules, nous avons deux repas en l’espace de 20h ainsi qu’un seul verre d’eau. Enfin, le gardien nous fait comprendre que « les pauses pipi c’est pas toutes les 20 minutes » : seulement 2 en 20h de garde à vue. Nous ressortons le lendemain à 14h avec un simple rappel à la loi prévu pour le début février. </span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><a name="_GoBack"></a> <span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Sur le plan juridique nous nous en sortons bien. Sur le plan psychologique, la blessure est présente. En effet, je me retrouve marqué par une aventure à laquelle je n’étais pas du tout prêt psychologiquement. J’ai été victime de violences policières, et les 20h passées dans cette cellule m’ont fait me poser beaucoup de questions que j’avais trop peu évoquées auparavant. Mais pas le temps de trop tergiverser, je m’estime m’en être bien sorti et je me mets dans mes partiels qui arrivent à grand pas. J’ai la chance d’être soutenu par mes amis et mes parents qui cherchent à comprendre ce qu’il s’est passé sans pour autant juger mes actions. Ainsi, j’ai le sentiment que cette garde à vue n’a pas bouleversé ma vie et qu’elle reste un événement parmi tant d’autres. Mais mon inconscient n’est pas de cet avis. </span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Très rapidement, je fais des cauchemars où mes amis se font matraquer par la police et où celle-ci se retrouve au cœur de l’intrigue. Je me réveille la nuit en sueur avec parfois mal à la tête à l’endroit même où je me prends un coup de matraque dans mon cauchemar. </span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Cette peur inconsciente devient de plus en plus consciente dans mon esprit. Je mets envions 1 mois et demi à retourner en manifestation, mais j’éprouve encore plus aujourd’hui une peur de manifester. J’ai peur vis-à-vis des forces de l’ordre. Et cette peur ne cesse de grandir à cause des mesures répressives prises par l’Etat. J’ai peur de l’uniforme policier dans la rue et encore plus lorsque je retourne en manifestation. Cependant, cette peur n’est pas normale. Personne ne devrait avoir peur d’aller manifester son mécontentement dans la rue en 2019. Cette peur se manifeste aujourd’hui par ma non-participation au 1<sup>er </sup>mai à Paris, manifestation que j’aurais aimé faire de par sa symbolique. Mais cette peur est légitime, et elle a été construite par l’Etat lui-même. Je continuerai à manifester malgré celle-ci, comme je l’ai fait depuis ma garde à vue, même si cela n’est plus comme avant. Je ne laisserai pas l’Etat gagner parce que celui-ci m’a attrapé au début du mois de janvier sans raisons apparentes et m’a heurté à tout un système auquel je n’étais pas prêt. Mon engagement continuera et reprendra sous différentes formes. Il est cependant important de ne pas légitimer les situations comme la mienne. Mon expérience a touché en plein cœur ma famille, entre ceux qui ne comprennent par pourquoi c’est arrivé, ceux qui légitiment la violence d’Etat, ou ceux qui me défendent. Le plus compliqué dans cette aventure est de se retrouver dans une position de témoignage impossible. C’est en effet très compliqué d’en parler avec des inconnus sans passer pour quelqu’un qui se vante de son vécu. C’est également très compliqué d’aborder le sujet pendant un repas de famille car les avis sont tellement divergents qu’il faut prendre le risque de monter ses proches les uns contre les autres. Cette question du témoignage est pourtant essentielle. En parler avec les gens permet de ne pas s’enfermer dans sa propre vision de ce qu’il s’est passé. C’est cependant très compliqué d’entendre un proche ou un ami dire « oui et bien t’avais qu’à pas être là » quand tu cherches du réconfort et pas un affront.</span></span></p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"> </p><p style="text-indent: 1.25cm; margin-bottom: 0cm;" align="JUSTIFY"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;">Le fait est qu’il faut se rendre à l’évidence : mon arrestation est purement politique et a eu pour objectif de faire grossir un nombre déjà bien élevé sur le papier. Je suis maintenant fiché par les services de police et je n’ai « plus le droit à l’erreur ». Je manifeste avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais je manifeste encore. Parce que tous mes sentiments psychologiques peuvent me faire remettre en question mais ils n’enlèveront pas cette volonté de faire comprendre à la société qu’il est grand temps de changer le système. </span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm;" align="RIGHT"><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><em>Polo"</em></span></span><span style="font-family: Arial, sans-serif;"><span style="font-size: medium;"><em>.</em></span></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="RIGHT"><span style="font-family: Arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Polo, ton pseudo que moi seule sait ce qu'il signifie, je te souhaite d'être accepté dans le master recherche histoire contemporaine que tu souhaites à Paris Nanterre , tu as contacté un maitre de conférence pour faire un mémoire sur l'étude des mouvements sociaux du 20ème siècle en France, je ne sais pas où cela te mènera et sans doute entendras-tu que cela ne sert pas à grand chose de réfléchir à cela, mais je te souhaite , sans que tu le saches et que je ne te le dise, d'aller là où tu te sens en accord avec tes convictions et faire de ta vie ce que toi tu as envie d'en faire.Ce n'est pas facile à assumer en tant que parents et je ne suis pas toujours d'accord avec tes propos et tes actes mais c'est ta vie, différente de la mienne et cela, je le respecterai le plus possible.<br /></span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="RIGHT"><span style="font-family: Arial,sans-serif; font-size: 14pt;">Bravo pour cette licence et ta passion pour l'histoire.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="RIGHT"><span style="font-family: Arial,sans-serif; font-size: 14pt;">J'essaie de ne pas avoir peur et de te soutenir du mieux possible même si je ne le montre pas toujours comme tu le souhaiterais.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="RIGHT"><span style="font-family: Arial,sans-serif; font-size: 14pt;">5 Janvier 2019 / 5 Juin 2019. Avec tout mon amour maternel.</span></p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="RIGHT"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;" align="RIGHT"> </p><p style="margin-bottom: 0cm; text-align: left;"> </p>