Où est Charly ?

Vous connaissez sans doute la bande dessinée où est Charly dans laquelle défilent des pages où il faut retrouver ce petit personnage nommé Charly.

Cet article je l'ai en tête depuis un moment car Charly c'est presque le prénom de monsieur A. et je me disais qu'un jour j'écrirais une dédicace pour lui.

Où est Charly alias monsieur A. ?

Il est là, en train de lire Pascalinette ! Car oui, à chaque fois que je le vois, comme la semaine passée, hélas pour une triste occasion aux obsèques de la fille d'amis communs, il me dit quoi monsieur A ? Il me dit qu'il lit Pascalinette avec joie !

Mais où est-il d'autre monsieur A. pour Pascalinette ?( bien sûr cela associe madame A.)

Il est déjà dans les paroles de sa fille, mon amie rencontrée en classe préparatoire, il n'existe d'abord que dans un imaginaire rapporté oralement, je le découvre alors ainsi, raconté par sa fille, lui et sa famille.

Puis un jour, je le trouve dans une vraie page de vie,  dans sa maison dans laquelle je suis invitée par mon amie. Monsieur A. m'impressionne, il est en cuisine, il prépare le maxi petit déjeuner de la famille, nous discutons mais moi je me fais toute petite. C'est quand même lors d'une de ces visites que je découvre qu'une famille peut consommer entre 20 et 30 oeufs par semaine, cette anecdote est importante car moi-même plus tard, c'est ce que je consommerai lors de ma vie de famille nombreuse !

Monsieur A., je vais le croiser plus régulièrement, au fur et à mesure que mon amitié avec sa fille grandit et donc me voilà passer de bons moments et échanger de jolies discussions au cours des fêtes de famille auxquelles je suis conviée : fiançailles, mariage, nombreux baptêmes, anniversaires...

Je me souviens qu'un soir, nous nous sommes retrouvés, invités par sa fille, spectateurs d'une pièce de théâtre sur le thème de la seconde guerre mondiale, nous avions papoté ( il me disait déjà qu'il me lisait et qu'il fallait que je continue d'écrire !) et comme d'habitude échangé avec grand plaisir.

Bien sûr, comment ne pas citer ces pages du livre où nous nous sommes croisés dans les couloirs de l'hôpital ou d'autres endroits, associant nos douleurs, certes bien différentes et pourtant si présentes en lui et en moi. Monsieur et madame A. qui témoignent pour dire au-revoir à leur fille lors de la cérémonie, je suis là, dans les pages embuées de larmes, quelque part parmi l'assemblée.

Avant ce jour, monsieur A. avait encore cuisiné pour moi, c'était dans son appartement cette fois, j'étais allée les voir pour chercher sans doute un peu de courage pour affronter ce qui arrivait à mon amie. Monsieur et madame A. m'avaient réconfortée et ensemble, nous croyions encore qu'elle serait la plus forte.

Depuis presque quatre ans, je ne vois plus beaucoup monsieur A. mais les pensées sont bien là. Mais il me fait quand même rire car lorsque je le croise à une messe anniversaire pour sa fille, il trouve toujours le moyen de me parler et de me dire qu'il lit Pascalinette, ah sacré Charly tiens !

Monsieur A., j'en entends aussi parler par mes parents car leurs engagements respectifs les amènent à se croiser dans les paroisses que ce soit pour vendre des brioches, discuter des repas aux demandeurs d'asile ou d'autres choses encore.

Ah si, tiens, une autre page plus actuelle avec monsieur A,l'été dernier, nous nous sommes retrouvés spectateurs à la pièce de théâtre de ses petites filles, un chouette moment !

Alors voilà, monsieur A., le Charly que je cherche quand je sais qu'il est là, j'ai toujours plaisir à échanger avec lui et madame A.

C'est drôle mais la semaine passée, en cinq minutes de discussions, une question arrive de leur part " et tes garçons ça va ?" Comme monsieur et madame A. me lisent, ils avaient deviné entre les lignes que mes gars avaient vécu un truc embêtant voire qu'ils étaient peut-être en faute de quelque chose puisqu'ils sont passés au tribunal et là, ils me posent LA question que j'attends depuis des semaines de la part de beaucoup de gens de mon entourage " tes gars comment ils vont ?"

Je leur dis vite fait qu'ils ont été arrêtés début janvier en fin de manifestation et mis en garde à vue, je leur dis que ce serait long à expliquer, que je leur expliquerai un jour et eux, ils m'écoutent tranquillement et souhaitent que vraiment tout aille bien pour eux. Madame A pensait que c'était à Paris, elle était étonnée que ce soit passée ici dans notre ville mais j'ai bien senti qu'il n'y avait pas de jugement. Et moi, je me suis dit que cela ne pouvait être qu'un signe que ce soit eux qui me posent cette question sans savoir de quoi mes gars sont coupables ou non. Est-ce qu'ils vont bien ? Une question qui leur porte de l'intérêt et qui ne les juge pas d'emblée sans savoir.

Et là, alors que cet article me trottait depuis longtemps dans ma tête..., quand j'ai rediscuté avec monsieur A. après la cérémonie de mardi dernier, je me suis dit que je leur devais ma petite/grande dédicace amicale, eux qui ont été si fidèles à eux-mêmes en me parlant avec sincérité.

Et puis, il faut le dire et l'écrire, savoir que je fais au moins un lecteur heureux ça fait gonfler les chevilles ahahaha !!!!

Où est Charly ? Où est Annie ?

Dans mon passé, mon présent et mon avenir.

Ils sont là en train de lire Pascalinette entre sourires et larmes qui brillent.

 

Ecrire, encore et toujours.

J'aimerais écrire plus souvent sur mon blog mais ces temps-ci, j'écris beaucoup en dehors et du coup, je ressens comme un ras le bol d'écrire des mots les uns après les autres.

Durant ces vacances d'élèves, l'écriture ne va pas manquer...

Ecrire pour l'école, je dois remettre à jour les programmes de chorale, quelques progressions, inventer quelques évaluations, bref, un peu d'écriture liée à l'école.

Puis écrire au rectorat ma lettre de motivation pour la demande de mi-temps pour la rentrée prochaine. Là, je suis déjà moins motivée...alors que justement cela se nomme une lettre de motivation ! En fait, ces dernières années, j'ai fait beaucoup de lettres de motivation et je commence à saturer un peu et pourtant celle-ci est d'une importance capitale. Lettre à rendre pour le 4 mars dernier délai, il faut que je m'y colle sérieusement.

Enfin écrire mon mémoire de la fac en lien avec mon diplôme universitaire. Là, je suis à la moitié, 20 pages sur les 40 obligatoires à faire mais j'ai écrit les plus faciles, il me reste toute la troisième partie qui concerne les propositions et analyses d'actions que je dois mettre en place dans mon association pour répondre à ma problématique. C'est vraiment très dur, je ne pensais pas que cela me procurerait autant de travail et de stress mais c'est parti, je ne peux plus reculer.

Je vais donc écrire pour ces trois choses-là prioritairement.

Bien sûr, un peu d'écrit pour la mission scoute et la gestion des mails quotidiens, pour préparer un peu les vacances d'été et des mails pour trouver une location, quelques mots griffonnés sur des listes de courses ou de choses à faire.

Et des écrits par sms !

L'écrit fait partie de moi et de ce que j'aime mais c'est vrai que ces temps-ci, je ne peux pas vraiment choisir à qui, quand et comment j'écris.

Ecrire ses pensées du silence, ça, c'est encore autre chose, je ne sais pas qui pourrait vraiment les lire et les comprendre.

Pensées matinales du 12 février.

Les dates ça me parle, je ne peux pas expliquer pourquoi, sûrement parce que c'est une façon de penser aux gens que j'aime dans des cas précis et de ne pas oublier de leur dire.

Alors là l'écrire dans mon blog c'est symbolique car tous les gens à qui je vais vraiment penser aujourd'hui ne me lisent pas et ne le liront sans doute jamais mais ça aussi le symbolique c'est quelque-chose qui me parle.

Alors  ce 12 février déjà je pense à ma chère grand-mère dont c'est l'anniversaire de naissance, c'est bizarre, ma grand-mère est là seule personne chère à mon cœur dont je ne me souviens plus de la date de mort, je sais que c'est en mai,  quel jour je ne sais plus. Mais sa date de naissance alors ça me remémore tant de bons souvenirs,tant de bisous donnés et reçus ce jour-là pour lequel je n'ai jamais manqué une visite.

Mémé,en ce 12 février je pense à toi et je t'aime. 

Puis en ce 12 février, je pense à mon papa pour son examen médical pour lequel il n'est pas trop motivé mais comme à son habitude il fait le patient idéal ! Trop fière de toi mon papa chéri que j'aime, tu vas voir, tout va bien se passer et tu vas retrouver la super frite, je t'embrasse.

Ensuite, je pense à ma petite louloute de 14 ans pour son second jour de stage troisième à la boulangerie. Levée à 5h30 du matin pour rejoindre l'atelier, je t'envoie à distance de l'énergie à toi et à ta mamie chérie qui te réveille et te chouchoute.

Enfin, et ce ne sont pas les moindres pensées en ce 12 février 2019, je pense fort à mes deux gars qui sont convoqués au tribunal aujourd'hui. Seules mes pensées invisibles vous accompagneront et vous le savez et comme je vous l'ai dit ce n'est pas se renier soi- même ou ses idées que de savoir faire profil bas et rester calmes pour justement pouvoir continuer à défendre ses idées et surtout à agir de façon constructive. Et cela même si on sait exactement comment tout s'est déroulé et les conséquences que cela a sur votre vie de jeunes adultes.

Vous trouverez le moyen de témoigner de la vérité de cette soirée et nuit du 5 janvier dernier. Expliquer pas pour justifier ou se défendre mais expliquer pour faire comprendre. Je sais à quel point cela vous questionne.

Je trouverai aussi le moyen de témoigner.  Je me questionne chaque jour également.

Nous cherchons comment le faire et surtout qui veut bien l'écouter et en discuter. Pour le moment 6 personnes exactement, dont vos 4 grands-parents, de notre entourage ont pris le temps d'écouter, en plus de moi et papa. Et vous voyez je commence à l'écrire et donc à témoigner. Nos nombreuses discussions de ces quatre semaines me portent et m'aident à surmonter les silences, les non dits et quelques médisances. Et surtout vous savez que je n'ai pas honte, vous savez tout cela mais je l'écris là un peu en mode amour, en mode pensées invisibles mais tellement nécessaires car vous les ressentez je le sais. 

Les pensées pour les gens qu'on aime pile au moment où ils en ont besoin, j'y crois quand même encore un peu... 

Et donc je pense à ma chère L. car nous nous sommes plusieurs fois serrées dans les bras en se donnant des rendez-vous de pensées, j'adorais qu'on se dise "tu penses à moi pour cela ou j'ai pensé à toi tel jour pour telle chose...", même si mes pensées ne t'ont pas sauvée de la maladie, je me dis que ces pensées nous unissent à jamais. 

Et pour finir la boucle de ma réflexion du jour, l'un de mes fils me disait samedi soir, en longue discussion confidences canapé " tu sais maman comme j'aimerais raconter tout cela dans les détails  à L., vraiment je disais cela à ma sœur l'autre soir "

Je lui ai tout raconté dans mes pensées et je crois qu'elle m'a écoutée. 

Pour finir cet article intime,Pensées très sincèrement affectives à mes lectrices et lecteurs qui ne comprennent sans doute pas tout de ce que j'écris ou vis ces temps- ci mais l'essentiel n'est pas de tout parfaitement savoir pour penser un peu à moi.

Sensible aux pensées.