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20/09/2019

Face au malheur.

Voilà deux semaines que j'interviens en soutien scolaire à domicile dans le cadre d'un dispositif qui s'appelle le PRE, programme de réussite éducative au sein des PEP21.

Je le fais de façon rémunérée parce que cela complète un peu mon nouveau salaire de mi-temps et parce que ce dispositif d'aide m'intéresse grandement. ( de plus j'ai déjà de nombreuses activités bénévoles)

Là n'est pas le propos.

Je suis actuellement deux familles.

L'une pour un jeune de 11 ans en 6ème segpa, famille de 3 enfants, mère veuve depuis peu, milieu très modeste. Ce qui est "rigolo" c'est que j'ai eu la grande soeur en ce1 lors de ma dernière année à l'école du quartier...celle-ci est en classe de 1ère et a été admise au célèbre lycée du centre de notre ville pour ses bons résultats mais voilà, c'est quand même difficile et elle me demande si je ne connais pas une personne qui pourrait l'aider en maths et français de façon bénévole ou maximum pour 10€ de l'heure. A bon entendeur..

J'ai de suite instauré un climat de confiance avec cette famille. Quand tu fais du PRE, tu ne fais pas que de l'aide aux devoirs, tu prends le temps de discuter de la vie en général, par exemple des inscriptions aux éventuelles activités. La grande fille est en train de faire un dossier pour pouvoir manger à la cantine du lycée 2 fois par semaine car là, soit elle rentre ( à l'autre bout de la ville), soit elle emmène à manger et mange dehors...

La seconde famille que je suis c'est pour des jumeaux en classe de ce2, milieu modeste et d'origine étrangère également. Famille de 5 enfants ( 1 grand ainé, des jumelles de 11 ans en 6ème et les jumeaux de 8ans) et la maman est décédée l'an passé, le papa est seul avec ses enfants et même si l'appartement est bien tenu, on voit bien qu'il galère à tout gérer. Là aussi, un vrai climat de confiance s'est installé et les deux jeunes garçons plutôt turbulents ont super bien travaillé lors des séances jusqu'à présent. Ils ont eu des lumières dans les yeux parce que j'avais apporté des feutres et que je leur ai demandé de faire un beau dessin et parce qu'aussi je leur avais apporté des magazines de Mickey !

Cet article ce n'est pas pour valoriser mon action mais pour écrire que ces situations font écho à bien sûr des situations semblables de malheur et que je n'ai pu m'empêcher de penser que même dans le malheur on est loin d'être égaux. Attention cela n'enlève absolument rien aux drames vécus par chacun et quelque soit son niveau social ou son entourage affectif, amical, familial...

Les familles dans lesquelles je me rends sont suivies par des services sociaux et éducatifs mais...est-ce que cela suffira ? Est-ce que cela sera aussi efficace qu'une famille très présente, des problèmes financiers moindres ? Vraiment je n'en suis pas certaine mais je crois en la force du colibri et de la petite touche personnelle.

On va dire que dans tout cela, le mieux c'est quand le malheur ne vient pas et cela quelque soit la famille concernée.

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