16/05/2014
Au pays des rythmes.
Hier, j'avais décidé d'aller à mon rythme parce que je voulais garder des pensées personnelles tout en assumant le rythme d'une journée normale de travail et de famille.
Alors, le rythme de travail en classe fut soutenu mais léger et sans pression, j'ai suivi le rythme des élèves pour aborder ce satané passé composé des verbes avec mon groupe de CE1.
Puis, le rythme s'est accéléré un peu durant la séance chorale avec les chants bien rythmés des fables et le spectacle en vue...mais à ce rythme-là, nous devrions être prêts !
En fin de journée, avait lieu la réunion trimestrielle du comité des rythmes scolaires pour faire un bilan sur notre commune entre tous les partenaires et pour préparer la rentrée suivante avec quelques modifications de rythme justement !
Mon rythme cardiaque s'est un peu accéléré quand est arrivée madame l'inspectrice accompagnée d'une conseillère pédagogique alors que cela n'était pas prévu. Mais l'accélération rythmique était positive car le tour de table fut vraiment très riche, intéressant, constructif. Toutes les interventions furent intéressantes : parents d'élèves, personnel municipal, enseignants, animateurs et directrice du centre de loisirs, inspection et enfin, personnel des PEP avec une intervention fort intéressante et instructive.
Selon cet intervenant PEP qui connait très bien le sujet car il est sur le terrain, en contact direct avec tous ceux qui appliquent la réforme et bien c'est loin d'être noir au pays des nouveaux rythmes. Le dialogue avec lui fut passionnant et j'ai appris beaucoup de choses sans que ne soit bousculé mon rythme choisi de pensées...à la fois concentrée sur la réunion, à la fois guettante mes sms sur mon portable...
Le journée se terminerait en doux rythme, attendue par ma famille et un mari qui avait pu préparé le repas. ( nos rythmes décalés ont eu cet avantage, je ne garde que cela en tête)
C'est au rythme des crépitements du feu de cheminée et d'un enregistrement télé que j'ai pu, à mon rythme, laisser aller mes pensées...
En allant à son rythme, chacun trouvera le bon tempo adapté à chaque moment de vie.
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15/05/2014
La communion des Saints.
Nul besoin de culture chétienne pour comprendre ce terme même s'il prend davantage de sens quand on le vit aussi par ce biais.
Nul besoin d'être Saint et Sainte pour de vrai pour communier en pensées et en amour.
Chacun et chacune est Saint et Sainte à sa façon, à un moment, avec ses défauts et ses qualités alors cela marche quand même !
Nul besoin de faire de sacro-saintes explications de mon sentiment si fort éprouvé d'être aujourd'hui et les jours qui viennent, "comme en union" ,avec beaucoup de Saints et de Saintes aimants.
La communion des Saints, ça me parle et pourtant je ne suis pas une Sainte ou alors...à ma façon.
L'essentiel étant que cela lui parle et qu'elle et les autres saints de son entourage ressentent aussi cette communion.
07:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
11/05/2014
La polémique à la place du débat.
Il y a trois jours, j'ai reçu un mail assez agressif au sujet de la réforme des ryhtmes scolaires.
A l'origine, un premier mail d'une association de parents d'élèves relayé par une professeur des collèges à son frère qui me l'a transféré.
La lecture de ce mail m'a vraiment choquée dans le sens où il faisait état d'un ramassis de clichés sur les conséquences ou la mise en place de la réforme, des phrases de soi-disant témoignages, tellement plus grosses les unes que les autres, que vraiment plusieurs sentiments m'envahissaient. Amertume, constat de bêtise, de non réflexion, colère, tristesse et ce sentiment d'être accusée de mettre à mal toute l'éducation nationale parce que je pratique et défends cette réforme.
Ce mail nécessitait une réponse, j'ai pesé mes mots et tenté la non agressivité en me contentant d'expliquer comment nous avons mis en place la réforme : allongement de la matinée de cours, réduction sensible de l'après-midi car pas d'allongement de la pause méridienne, réorganisation de l'apprentiassage en classe avec les fondamentaux principalement le matin et de la lecture, musique, chorale, sport, sciences, projets de classe les ap-midis, les TAP en ateliers tournants pris en charge par le personnel du centre de loisirs et de la commune, la garderie. Je ne dresse pas un tableau idyllique puisque nous sommes encore dans la phase d'ajustement et qu'avec tous les partenaires de cette réforme, nous échangeons et discutons pour les améliorations à faire. Par contre, je défendais cette idée totalement décriée dans le mail du jeu durant les TAP, des ateliers jeux de société, lecture, coloriage, bricolage qui font bondir tout le monde éducatif car on nous avait présenté la réforme avec accès aux vraies activités culturelles.( mauvais communication monsieur le ministre !) Je défends même l'atelier "pouf, lumières tamisées, bd, livres" pendant les 45 minutes ou l'heure qui sépare la fin du temps en classe d'avec la garderie.
Oh là ce que je n'avais pas dit !!!!
La réponse fut immédiate avec un mail qui commençait par " Je suis aterrée par ce que tu décris" et qui terminait par " Travaille bien le matin et amuse-toi bien les après-midis ! On ne se plaindra pas que le niveau baisse quand on prône le jeu et le loisir à l'école".
Quelle polémique à la place du vrai débat de réflexion et d'échange.
J'ai quand même dû répondre que j'avais toujours 24 heures d'enseignement devant les élèves, durant lesquels j'enseignais ( j'ai omis de dire que j'avais en classe un coin jeux, légos, puzzles, playmobils, petits jeux de calcul de peur de me faire lynchée...) des vraies matières et que les 3 heures du mercredi matin étaient somme tout bien plus efficaces que le 16-17h...je me souviens de tant de collègues râler à la récré de l'ap-midi qu'il fallait encore "tirer" une heure avec la classe alors que tout le monde est intenable et ces mêmes collègues ne veulent pas de la réforme ! Ah si certains voyaient ce qu'on faisait en dernière heure de classe....même la chorale, j'ai testé et je l'ai ramenée en heure avant la récré de l'ap-midi car après c'était ingérable pour l'apprentissage.
Bref, je ne peux résumer cet échange qui vraiment me déprime quant à l'esprit étriqué de certains enseignants.
On ne veut même pas essayer. Or, cette réforme ne peut aboutir que si elle est soutenue par les enseignants, que s'ils la défendent et l'ajustent. Sinon, voilà ce qui se passe....les familles déjà sceptiques s'engouffrent dans le refus, aidées par les maires récalcitrants, ces élus de la République qui ne veulent pas respecter la loi, qui font mine d'avoir des millions de problèmes financiers à régler. Pour certains, les difficultés sont réelles mais pour d'autres, la mauvaise foi est de mise. Je discutais jeudi dernier avec une amie d'un village de la côte bourguignonne, un village de nom de vin célèbre qui m'a t-elle assuré n'avait pas de problèmes financiers mais le maire n'en démord pas, il n'appliquera pas et comme les enseignants sont de son côté....c'est bizarre mais il y a 5 ans, les bus passaient bien le samedi matin dans les communes....quasiment tout le péri-scolaire a évolé partout et est doté de locaux et de cantine. Des solutions existent à condition de remettre tout à plat et de discuter tous ensemble et d'être convaincus qu'il faut essayer.
Le prof n'est pas un pionnier mais un conservateur, je le vis de plus en plus au quotidien et cela m'étouffe.
Le prof râle mais ne veut rien changer à ses habitudes, OK, mais arrête de râler alors car cela devient insupportable.
Encore une fois, tout n'est pas positif dans cette réforme et les discussions sérieuses et constructives que j'ai avec des collègues qui sont pour, nous amènent à réfléchir sur les améliorations à porter, les orientations à définir pour l'école maternelle en particulier.
Jeudi prochain, il y aura une grande grève assez suivie contre la réforme. ( plus le point d'indice, le chômage et tout le reste, bref, merci les amalgames) Je connais des écoles qui seront fermées et ce sont celles-là dont on parlera.
Avec deux amies, on se disait mais qui nous entend, nous, celles et ceux qui soutiennent et qui essaient et qui du coup, ont des vrais bilans à proposer ? Sommes nous une minorité ou une majorité silencieuse ? Comment pourrions-nous témoigner pour faire avancer le débat et ne pas rester dans la polémique stérile ?????
Je me souviens que les parents de mon école étaient très scéptiques, nous avons su les rassurer, pas forcément les convaincre mais au moins ils resepectent, je me souviens que notre maire était partant si les enseignants élaboraient un vrai projet et faisaint un comité de suivi toute l'année, je me souviens que nous nous disions qu'il fallait essayer mais de façon tranchée. Notre expérience permettrait de pointer du positif et du négatif mais aussi montrerait que l'évolution est possible.
Mais on ne veut pas nous entendre ou alors, nous ne parlons pas assez fort.
Les enseignants sabordent eux-mêmes une possibilité de construire autre chose.
Moi qui ne suis pas uen adepte des manifs, des syndicats, je sais que j'ai une âme de militante quand même et que vraiment, j'aimerais pouvoir mieux témoigner de ce qu'il est possible de mettre en place.
Le prof demande à ses élèves d'être inovant, de ne pas reculer devant les difficultés, d'oser.
Le prof bien souvent n'est pas un bon élève, il reste frileux devant la possibilté de proposer, il voit les difficultés sans les dépasser, il n'ose pas.
Il s'oppose à presque tout et parfois en relayant des affirmations qu'il n'a même pas testées par lui-même.
Je suis prof et je m'oppose à ce comportement.
La polémique me fatigue, me déprime.
Merci aux amies à qui j'ai envoyé le mail polémique et mes réponses, qui m'ont répondu à titre perso pour faire avancer le débat et non pour me traiter de "joueuse à l'école".
11:26 | Lien permanent | Commentaires (6)