04/06/2014
4 Juin- 4 Juillet
C'est le jour d'aujourd'hui jusqu'au jour des vacances d'élèves.
Voilà un moment que je n'écris plus sur le quotidien de l'école de peur de passer pour une plaintive régulière !
Et pourtant, l'école, heu, mon travail ( c'est fou cette incapicité à dire autrement que l'école !), me prend vraiment beaucoup de temps et d'énergie et c'est pour cela que mentalement, je compte les semaines, les jours, pas encore les heures. J'ai besoin d'un compte à rebours, c'est ainsi et j'ai besoin de lister ce qui reste d'important et de prennat à faire.
- Le spectacle musical sur les fables, vendredi 13 juin....suivi d'un apéritif partagé et du visionnage de la vidéo de la classe découverte sur grand écran dans la salle des fêtes ! Bref, un 18h-22heures bien chargé en perspective avec je l'espère, la fierté du travail accompli pour moi et les élèves.
- Les évaluations, les corrections, les bulletins. A l'école primaire, on fait des évaluations dans la dernière quinzaine de juin et donc oui, je commence à faire comprendre aux parents que c'est loin d'être fini. C'est fou je dois plus motiver les familles que mes propres élèves !!!!
- Les commandes à saisir pour l'an prochain et le casse tête perpétuel du porte monnaie...j'enlève, j'ajoute, je compte, je recompte...
- Les papier divers et variés à ramasser, pointer, redonner car incomplets ! Ces jours-ci, j'hallucine par la quantité de papiers rendus mal remplis, il manque le nom, il manque des croix à certaines cases, il manque les paiements, on voit que beaucoup remplisse à la va vite et ce sont mes heures de vérification qui augmentent avec le temps perdu à redonner les papiers et les ramasser une nouvelle fois. ( photo de classe, photos de classe découverte, fête de fin d'année et autres).
- Rester Zen face à l'absentéisme des enfants car départ en We prolongé ! Encore ce matin, deux familles m'annoncent que leur enfant ne sera pas là vendredi car départ jusqu'à lundi soir...ben ouais, cette année, nous battons le record des jours fériés réinventés par les familles ! Bien sûr avec deux jeudis fériés, je vous passe les absences des vendredis...mais prendre un vendredi alors qu'on a déjà 3 jours...ouais....j'ai du mal...plus ceux qui ne viendront pas le mercredi après-midi 11 juin...( on rattrape le jour de vacances de la Toussaint et comme on est en 4 jours et demi, il nous faut 2 mercredis ap-midis) Nos deux classes ont été touchées par ces débordements d'absence...c'est vrai que cela nous gonfle un peu.
- Gérer tous les cas importants de fin d'année comme cette arrivée il y a deux semaines de deux enfants d'origine kosovar ( dont un CE1 pour moi), en vraie difficulté, avec parents ne lisant pas du tout le français...les recevoir, tenter de trouver des solutions, intégrer cet enfant à cette période de l'année n'est même pas un défi car c'est impossible, on limite la casse même s'il y a déjà beaucoup de casse....proposer un maintien...famille peu réceptive...envie de baisser les bras ( pour ma part, je l'admets)
- Presque terminer le programme, se donner des objectifs, faire réviser, consolider des acquis...
- Il y a d'autres choses mais je n'ai déjà plus le temps d'écrire en ce mercredi après-midi où je viens de terminer une heure de corrections ( car oui vraiment le mercredi matin ça bosse dur !) et désormais, je vais faire pas mal de trajets et allers venues pour mes enfants.
- Demain à l'école sera un autre jour avec un jour de moins sur mon décompte, chouette ! ( même si cela ne fait pas sérieux et bien je le dis quand même....et après le 4 juillet, tout ne se termine pas d'un coup d'un seul...mais ça c'est un autre décompte sans les élèves)
14:07 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/06/2014
TROP.
Juste de passage avec ce mot.
Trop de réunions, trop de travail, trop de trucs à penser et à faire pour la famille, les enfants, le travail, les scouts.
Donc ne vous inquiétez pas, ce trop ne me réserve pas assez de temps libre pour rêver et écouter mon silence et encore moins pour l'écrire de façon un peu intéressante.
Les articles à venir risquent d'être purement descriptifs et informatifs.
Mais bon ce n'est que ma petite vie alors je ne crois pas que cela intéresse trop !
Trop de beaucoup.
Mais ça va, je ne suis pas encore dans le trop de trop de trop....enfin...je m'y efforce.
Je vais me dire que je suis trop forte et que je vais arriver à vivre ce moment des trops !
Trop cool ces cinq minutes à écrire.
17:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
31/05/2014
La peur au ventre.
Cette expression symbolise bien mon ressenti concernant ce que je veux évoquer dans cet article.
Avoir la peur au ventre, ce n'est pas avoir peur tout court, à un instant précis, non c'est avoir présenti quelque chose qui nous fait peur, viscéralement, dans le ventre. Une peur anticipée, présente dès qu'on pense à cette possibilité effrayante.
Cette peur au ventre, je l'ai depuis toujours et j'ai souvent dit à mon mari ou à mon entourage que c'est vraiment un truc que je crains.
Cette peur au ventre est super égoïste alors qu'elle concerne un sujet qui touche l'humain au sens large.
Cette peur concerne la montée incessante du front national. Cette montée qui n'est pas dûe qu'à la colère, l'exaspération, la crise mais bien à l'intolérance, le repli sur soi, la bêtise, l'intellectualisme, bref tout ce qui, depuis toujours, a fait gagné, un jour, le fascisme.
Alors pourquoi cette peur au ventre ????
Parce que ce que je redoute depuis toujours arrive petit à petit c'est à dire la prise de position de mes enfants, de ces êtres qui sortent de mon ventre et pour lesquels je ressens un amour indescriptible.
Hier, lors du repas, j'ai demandé aux enfants s'ils avaient un peu parlé des élections au lycée...et là, mon fils interne nous a expliqué qu'il n'en pouvait plus de sa chambre, remplie de fachos.
Il nous raconte que l'un de ses camarades de chambre a des propos très extrémistes et qu'il a envie de le baffer à chaque fois qu'il ouvre sa bouche.
Je découvre alors que mes enfants ont discuté entre eux de tout cela, qu'ils ont envisagé d'aller à la manif anti-FN de la ville mais qu'ils n'ont pas osé nous demandé de les véhiculer et même que mon fils interne avait envisagé d'aller à la manif parisienne mais que bon, il n'avait plus assez d'argent de poche pour se payer un billet de train.
Je suis sidérée et cela sur plusieurs plans que je n'exposerai pas ici.
Mais la voilà, ma peur au ventre, elle est là, en moi, depuis longtemps concernant ce sujet.
Je redoute cet instant où mes enfants iront manifester et prendront forcément des risques.
Aux prochaines présidentielles, ils auront presque 18 ans, cet âge où l'on croit que tout est encore possible, que presque tout seul, on peut changer le monde et qu'à plusieurs, alors là ce sera encore plus fort. Cet âge où l'on ne mesure pas le danger. Cet âge où on ne demandera plus à maman si on peut aller à la manif, cet âge où on se débrouillera pour trouver un billet de train.
Cet âge où on n'a pas la peur au ventre.
J'ai toujours craint que ce parti mène à une guerre civile, à des violences entre les pour et les contre et j'ai toujours craint que mes enfants fassent parti de ces gens qui défendront leurs idées.
Notre génération a vécu la menace mais pas aussi présente que maintenant et à part le 21 avril 2002, je n'ai pas forcément éprouvé la nécessécité d'aller manifester, d'aller contrer.
Mais là....j'ai la peur au ventre, plus pour mes enfants que pour moi.
Je me rassure en me disant que mon fils a eu l'envie de lui mettre des baffes mais qu'il a su se retenir....qu'il ne lui a pas cassé la gueule à ce camarade de chambre mais ma peur au ventre me fait quand même penser " et si un jour, c'est à lui, mon fils, qu'on casse la gueule, parce qu'il est allé défendre ses idées ?"....
Alors peut-être que malgré ma peur au ventre, à mon tour, j'aurai envie de casser la gueule.
Le FN aurait gagné la généralisation de la violence.
Ma peur au ventre doit me conduire à éduquer mes enfants et les inciter à défendre leurs idées pacifiquement.
Ma peur au ventre ne doit pas m'empêcher de combattre.
Ma peur au ventre doit être une force et non une faiblesse.
20:48 | Lien permanent | Commentaires (0)