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30/09/2013

Escale culturelle cette fois !

Dans le long voyage d'une journée de classe démarrée à 7h15 pétantes et terminée à 18h30, les escales sont importantes voire vitales !

Ce jour, ce fut une jolie escale au Musée des Beaux Arts de la ville.

En amont de cette escale, du temps passé à faire les démarches nécessaires mais facilitées par les bonnes relations que j'entretiens avec le service culturel du musée qui n'est pas rancunier de mes nombreuses visites dirons-nous " bruyantes et actives" datant de mon époque enseignante en banlieue de la ville....Ayant vraiment sympathisé avec la responsable et les animatrices des ateliers d'arts, j'ai l'extrême chance de bénéficier de trois ateliers d'arts durant ces trois lundis après-midis.

Bien sûr, je profite vraiment de l'escale une fois le sentiment de ' mais pourquoi me suis-je embarquée là-dedans passé ", une fois les péripéties bus terminées ( 45 minutes de bus de ville depuis mon village d'école avec un changement et un monde pas possible au retour !), une fois l'abstraction faite face à la discipline nécessaire à toute sortie, une fois oublié le regard des parents accompagnateurs, une fois revu les animtarices qui nous accueillent et que j'apprécie, une fois entrés tous ensemble dans le musée.

La bulle de l'escale culturelle commence alors car à chaque fois, c'est pareil....je crains que le thème choisi ne soit trop difficile, inaccessible, peu intéressant pour des enfants et à chaque fois, la magie opère, la découverte des oeuvres, l'intérêt des élèves, leur enthousiasme, leurs questions, et bien, cela m'épate toujours.

Ces trois séances se composent d'une découverte d'oeuvre(s) et ensuite d'un atelier d'arts, de création.

Pour faire le lien avec les fables, j'ai demandé à travailler sur le thème de l'animal et nous avons donc commencé par la belle salle Pompon du musée avec toutes ses sculptures. Les élèves ont vraiment accroché...ont bien observé, participé, une vraie escale dans le long voyage stressant du monde scolaire ! L'activité artistique qui leur fut proposée n'était pas simple pour une classe de cp-ce1 et comme d'habitude, ils ont assuré ! Au début, ils pensent qu'ils ne vont pas y parvenir puis en les guidant, les encourageant, les félicitant, ils créent, prennent plaisir à créer et à montrer leur création.

Avant l'escale, après l'escale, bien sûr...le voyage d'une journée d'école mouvementée avec une maitresse pas toujours patiente, pas forcément encourageante ou fascinée par les prouesses de ses élèves...( plutôt déprimée par les non prouesses...)

Mais cette escale a le mérite d'avoir existé et je l'ai appréciée car véritablement, elle permet de voir les élèves autrement.

Cette pensée m'amène à une autre...vais-je vraiment continuer le voyage dans le monde de l'éducation nationale alors que les escales que j'aime et qui me permettent d'enseigner autrement sont très difficiles à mettre en place ?

C'est aussi une question de voyageurs...je rencontre de moins en moins de voyageurs profs qui ont envie du même voyage et des mêmes escales que moi...je ne me sens pas assez libre de décider de mon voyage au gré de mes instincts et de mes envies et aussi pas assez soutenue pour dire stop aux voyages trop stressants, trop clés en main mais pas assez mes clés...

Alors que je crois parvenir à construire de belles escales dans ma vie personnelle et surtout à les aprécier, les escales plaisantes de ma vie professionnelle sont trop rares même si précieuses.

Quelle sera ma prochaine escale de la semaine ?

Je crois que ce thème va me suivre...une envie de faire des pauses s'impose...des petites escales qui ne paient pas de mine mais qui permettent de ralentir et de découvrir.

29/09/2013

Escale littéraire.

Escale de deux heures au milieu d'un week-end pas très joyeux dans le sens où rien de grave ou d'irrémédiable ne s'est passé mais que rien de très gai et d'enthousiaste non plus ! En fait, j'ai voyagé au coeur d'annonces de mauvaises nouvelles avec des degrés de gravité très divers mais j'ai dû répondre au téléphone, répondre aux vraies conversations, répondre aux stress divers qui n'étaient pas dirigés particulièrement sur moi mais voilà, j'étais là à ce moment-là, alors, j'ai voyagé dans les mauvaises nouvelles et les inquiétudes des uns et des autres. C'est bizarre comme cela peut donner l'impression de " mais ils se sont donnés le mot ou quoi pour m'embarquer dans leur voyage ?"

Et là, une escale...

Celle qu'on hésite à faire car on se dit qu'on devrait rester tranquille à la maison, que l'on n' est pas au point dans les prépas d'école, la maison, les repas, le linge, que peut-être il faudrait mieux être là quand on appellera pour donner d'autres nouvelles liées aux inquiétudes de ce WE, pour écouter et réconforter.

Et puis...cette escale étant proposée par mon fils devenu interne au lycée cette année...( et oui, ce sujet me tracasse...car il m'échappe ce fils !)le sujet de l'escale m'intéressant, je me laisse tenter même si cela m'oblige à laisser les trois autres seuls à la maison étant donné que chéri est au travail.

Escale vers un salon littéraire organisé au célèbre château du C.de.V, niché au milieu de nos magnifiques vignes. C'est le professeur de français de mon fils ( 1ère S et lycée purement scientifique !) qui a inscrit ses deux classes de 1ère à un petit concours de rédaction de lettres en lien avec l'exposition sur Colette qui est faite dans le château durant le salon littéraire. Le professeur avait encouragé ses élèves à s'y rendre ce dimanche pour écouter les camarades qui liraient leurs lettres car ils avaient gagné et pour rencontrer des auteurs.

Quelle belle escale !

Déjà un cadre magnifique qui m'était inconnu, j'ai donc découvert les lieux avec les commentaires de mon fils.

Puis, nous avons rencontré son professeur, nous avons discuté, échangé, ri et très franchement, quel joie de voir un professeur de français qui pense que les élèves de S aiment aussi lire et écrire ! Il me dit que lui-même a fait S, alors il sait de quoi il parle...il expose ses projets pour les élèves....un bel échange et le sentiment de mieux comprendre pourquoi mon fils accroche avec ce prof. ( en plus du fait que mon fils fait partie de ceux qui aiment lire ou comme dirait ce prof "plein d'élèves en S n'aiment pas les maths voire les détestent !!!")

Evidemment, nous sommes allés dans les salles où étaient présents beaucoup d'auteurs, des noms et des visages associés à ces noms...cela fait bizarre de voir des livres avec des noms sur lesquels je me suis arrêtée durant mes courses au supermarché et surtout de voir derrière le livre, l'auteur en chair et en os ! Ainsi, je discute avec un auteur dont ma fille vient de lire le livre ( car elle participe avec sa prof de lycée en seconde à une critique de 10 oeuvres littéraires et j'ai tout de suite reconnu le titre du bouquin qu'elle a lu ces jours-ci et avec lequel elle n'a pas trop accroché ! J'en parle avec l'auteur, c'est intéressant d'avoir son point de vue.)

Puis, je découvre un stand avec tous les livres de David Foenkinos et je fais rire mon fils en disant " tiens mais on dirait que c'est David Foenkinos " et celui-ci ( l'auteur pas mon fils !) de me répondre " et oui il parait qu'il est ici ". Bon Ok ce n'est pas l'auteur le plus célèbre qu'il soit et son fameux "La délicatesse" n'est vraiment pas un de mes livres fétiches mais par contre, j'en ai lu plusieurs autres qui m'ont vraiment plu dont "les souvenirs" "de nos séparations". et donc, nous discutons, une autre lectrice, moi et l'auteur...moment vraiment sympa ! Nous évoquons que c'est étrange de rencontrer un auteur, il dit que cela reste étrange de rencontrer ses lecteurs...Bon évidemment, j'ai acheté le dernier ouvrage avec ma dédicace ! Il faut dire que j'avais hésité déjà à l'acheter...et puis, je suis restée franche, je lui ai dit que je n'avais pas trop apprécié "La délicatesse", mais que j'aimais bien depuis aller chercher dans ses écrits plus anciens. Nous avons ri à propos de son nouveau titre "Je vais mieux" , avec une autre "fan", nous lui demandions si le titre est un leurre....on déprime ou on va vraiment mieux quand on le lit ????

Ensuite, petite conférence sur le thème des lettres et de l'être....et des échanges vraiment sympas...

Nous nous sommes éclipsés car mon fils voulait rentrer et nous avons discuté durant les 25 minutes ( 15 de marche, 10 de voiture) qui nous ramenaient à la maison ! Il était super content d'être venu, avait rencontré des potes de son lycée ( comme quoi...), présenté son prof de français à sa mère ( et donc vice versa sans trop la honte a priori !!!) et découvert un lieu vraiment très beau.

Une escale comme je les aime au risque de paraitre sentimentale.

Une escale qui fait qu'on reprend le voyage de façon plus détendue même si le voyage est loin d'être calme ce week-end.

Une escale dont il faut savoir savourer chaque instant car le voyage s'annonce assez long...

26/09/2013

Rêves et Réalités.

Ce jour, je me suis confrontée aux deux et cela m'inspire.

Ce matin, à 8h25, une maman d'élèves arrive en larmes à l'école, demandant à s'entretenir avec moi un quart d'heure. Bien sûr, je la reçois, je la connais bien, son enfant est avec moi pour la seconde année, je l'écoute me parler de la situation qui la met dans cet état, situation que je ne peux pas exposer bien évidemment mais liée à une situation familiale difficile, douloureuse et compliquée. Elle s'inquiète pour son enfant et son comprtement à l'école, pour sa fille collègienne qui décroche ( je lui conseille un rendez-vous d'urgence avec le prof principal et le CPE), je l'écoute, je la questionne, je tente de la réconforter et de l'orienter pour être aidée au mieux. Je lui promets de parler avec son enfant dans la journée pour aussi le rassurer, l'écouter et lui redire qu'il peut avoir confiance en moi.

Cette femme, sans doute emplie de rêves à un moment de sa vie, nage en plein cauchemar et appelle à l'aide en voyant ses rêves totalement évanouis.

Dans l'après-midi, j'anime la chorale de l'école avec mes 43 élèves pour moi toute seule....et, je nage en plein rêve....pourquoi ? C'est le thème que j'ai choisi pour la chorale de Noël...le rêve...je crois qu'il est important de rêver, de formuler des rêves, de les poursuivre, de les réaliser et d'en rêver de nouveaux. Le thème plait aux élèves...J'ai trouvé des chants spécialement conçus pour des chorales d'enfants ( thème du rêve où les hommes seraient solidaires, plus solitaires, un monde multi-couleurs, vraiment de belles paroles qui font rêver) puis je leur fais chanter des chansons plus "modernes" telles que "j'irai au bout de mes rêves " de Goldman ( et avec génération goldman ils sont à fond dedans) ou Le jour qui se rêve de Robin des bois avec ce cher Matt Pokora.Sans doute une chanson de téléphone avec son rêve d'un autre monde puis un chant de bonne année qui parle des rêves, bref le répertoire n'est pas encore complètement achevé mais déjà on rêve en chantant !!!!

J'ai annoncé aux enfants que j'aimerais qu'ils arrivent sur scène de façon spéciale en tenant des panneaux qui au final feraient une belle phrase sur le rêve quand ils seront en place. Un enfant me dit " comme une manifestation maitresse, les panneaux ?" et bien tiens pourquoi pas ? Arriver sur scène en scandant " on veut rêver ! Vive les rêves ! laissez-nous rêver ! " En plus, j'ai un petit refrain sympa genre ritournelle qui dit "Tous les enfants sont des rêveurs, tous les enfants sont des chanteurs ! Qui chantent les rêves ! Qui chantent les rêves !"

On pourrait chanter cette ritournelle en nous plaçant et dévoilant notre phrase.

Je rêve alors de faire lire une partie du discours de Martin Luther King sur le fameux " Je fais le rêve..." puis qu'entre les chants, 3 à 4 enfants viennent dire au micro un de leurs rêves....

On verra si mes rêves de chorale se réalisent....

Je reviens alors à mon début de matinée où la réalité m'a happée et arrachée de  mes rêves...

Quand on a une vie rêvée ou une vie de rêve c'est sans doute plus facile de continuer à rêver de beaux rêves pour sa vie à venir mais...

Quand on a une vie non rêvée, une vie qui ne laisse plus de place aux rêves ( au sens propre et figuré, cette maman me confiant qu'elle dort très peu et mal) ou que tous nos rêves semblent perdus ou inaccessibles, il est quasi impossible de croire en ses rêves.

Ma belle réalité fait que je peux rêver.

Ma vie n'est pas fait que d'instants de rêve et mes nuits ne sont pas faites que de beaux rêves mais très franchement, ma vie, c'est quand même le Rêve.

Comme le dit si bien une copinaute qui en a intitulé son blog....( mais je ne peux pas donner le titre exact car c'est quand même protégé !), il faut rêver certes mais il faut aussi vivre et c'est sans doute ce qui m'a touchée ce matin, car en plus d'être privée de rêves, cette maman m'a semblé privée de vie.

Alors, je chante le rêve, je vis le rêve, je rêve la vie.

Je vis mieux que dans un rêve.

Doux Rêves et surtout douce Vie à vous.