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01/09/2013

Indispensable.

Je me souviens de cette phrase, un jour que je quittais mon école de banlieue, "mais Mme C. comment allons-nous faire sans vous ?".

 Bien au-delà du plaisir d'être flattée, de l'envie d'acquiescer, de la fierté ressentie à l'idée de se sentir indispensable, c'est tout de même l'humilité et une sincère conviction que nul est indispensable qui avait fait l'objet de ma réponse.

Parce que ce mot a resurgi dans un contexte complètement différent ( et très humouristique ) tout au long de ma journée d'hier, cela m'a amené à écrire à ce sujet !

Plutôt que d'être indispensable en tant que personne pour une autre personne ou que mes actions soient indispensables à certains, je préfère l'idée de chercher qu'est-ce qui à moi, m'est indispensable !

A la fois beaucoup de choses et peu de choses...

Bien sûr, il m'est indispensable de respirer, manger, dormir, bouger,boire mais m'est-il indispensable de faire tout cela dans des conditions optimums ?

Evidemment, il m'est indispensable d'aimer et d'être aimée, de chérir les gens que j'aime, de me sentir chérie par ceux que j'aime et qui m'aiment mais dois-je ressentir absolument cette " indispensabilité " ??? Dois-je leur faire resentir qu'ils me sont indispensables.

Dans le dictionnaire, le mot indispensable est décrit comme ce dont on ne peut pas se passer donc à priori l'essentiel vital.

Moi qui cherche à me détacher du superflu, cette idée me plait bien mais quand même si l'indispensable se cantonne aux fonctions primaires qui nous font rester en vie, là, cela ne m'intéresse pas et donc je passe au superflu indispensable....

Le coeur qui bat bien en mesure mais qui n'aime pas, brrrrr, vilain essentiel sans superflu d'amour et oui au coeur d'artichaut qui fait éprouver mille et une sensations délicieuses !

Le nez qui respire mais qui ne prend pas de plaisir à apprécier certaines odeurs ou à en rejeter d'autres, brrrrr, oui au superflu du parfum et des odeurs naturelles agréables !

La main qui fonctionne parfaitement avec sa mécanique organique mais qui ne prend pas le temps de caresser, de caliner, d'essuyer une larme, d'enlasser, de toucher affectivement, brrrrr, oui au superflu de toutes les actions possibles de nos mains au-delà de leur utilité pragmatique.

Les oreilles qui entendent et donc utilisent à bon escient les signaux émis sans prendre le temps d'écouter de la belle musique, des belles chansons, les voix de ses proches, les murmures de son amoureux, brrrr, oui au superflu des bruits affectifs si importants à la vie.

Les yeux qui voient et qui nous font éviter les dangers et nous diriger dans le bon sens de la marche sans regarder en vrai ce qui nous entoure, sans admirer la nature et les personnes qui nous entourent au quotidien,sans voir en profondeur, brrrrr, oui au superflu de la vision bienveillante.

Une bouche qui mange pour que son corps survive et se maintienne en forme sans goûter avec plaisir, attention, délice tous les aliments offerts, toutes les saveurs possibles, toutes les nuances, brrrrr, oui au superflu de la gourmandise alimentaire et à l'excès de baisers échangés pour que la mécanique de la bouche se mélange à la volupté qui l'accompagne même si c'est superflu.

Il y aurait donc l'indispensable de l'indispensable pour rester en vie.

Puis le superflu indispensable pour vivre une belle vie. ( écho à la pyramide des besoins si certains se souviennent de cet article)

Plus je réfléchis en écrivant cet article et plus je me rends compte que beaucoup de choses liées aux façons de penser ou aux  façons d'être me sont indispensables.

Ce ne sont pas les personnes qui m'entourent qui me sont indispensables mais bien ce qu'elles sont et ce que je partage avec elles...Ce n'est pas une mère, un enfant, un ami, un collègue, aucun d'eux comme un rôle qui me sont indispensables ( on peut vivre heureux sans parents, sans enfants, sans maris, sans amis, enfin je crois  si on cumule pas tous ces "sans" d'un coup !) mais bel et bien cette mère-là, cet enfant-là, ce mari-là, cet ami-là qui me sont indispensables.

Indispensables à ma vie primaire, non.

Indispensables à mon bonheur et mon équilibre, OUI.

Au-delà de mes objets, moments, pensées, actions qui se révèlent indispensables à ce que je souhaite faire de ma vie, je dédicace cet article à tous mes indispensables proches ( famille et amis) qui me font resentir à quel point il est indispensable de se recentrer sur mon Essentiel.

J'ai la possibilité de penser ce qui m'est essentiel et indispensable parce que je suis entourée de personnes qui me laissent vivre, en respectant ce que je suis.

Est-il indispensable de dire à quel point j'aime penser à mon bien être et à celui des autres ? ( car oui les deux sont totalement liés, ah...égoïsme positif...)

Est-il indispensable de dire qu'en cette veille de rentrée, je pense très fortement à tous les jeunes et tous les profs qui reprennent le chemin de l'école et encore plus à tous ceux de mon entourage ????

Il est indispensable que je vous confie que je ne me sens nullement indispensable dans la vie en général mais que j'espère vous l'être un peu, de temps à autre, à quelques moments partagés de la vie.

Il est indispensable que je stoppe mon article pour vous dispenser de mes réfléxions très inspirées de ce jour !

Pensez quand même à vos indispensables essentiels et superflus...

31/08/2013

C'est son jour !

Miss K. a quarante ans...

Je n'ai pas assez de temps pour lui faire un long article mais....c'est SON jour....

Je l'aime.

Je l'admire.

Je lui souhaite beaucoup de bonheur.

Je la vois très vite tout à l'heure.

Je ne peux pas parler au risque de me faire incendier.

Demain, peut-être, ce ne sera plus son jour...alors ...

Vive les 1973 !!!!!

29/08/2013

S'est-elle dit...????

Qu'elle aimerait bien ressembler à cette instit-là dans 20 ans...??? Et oui, elle a 22 ans et se demande bien quelle instit elle va être.

Qu'elle prendrait beaucoup de plaisir à préparer ses affichages de couleurs et de rendre sa classe accueillante, colorée, chaleureuse ? Et oui, elle découvre que tous ces affichages sont chouettes mais demandent beaucoup de temps de préparation.

Qu'elle aimerait bien avoir un parcours riche et diversifié comme celui qu'elle a écouté en me posant des questions ? Et oui, elle, elle sort de trois ans de fac, une année de prépa de concours et ne connait rien des classes qu'elle rencontrera au début de sa carrière.

Qu'elle deviendrait bien une prof, pas trop aigrie, encore motivée, juste ce qu'il faut un peu révoltée ou agacée, une prof exigeante avec ses élèves comme elle l'est avec elle-même, une prof qui râle mais qui pratique la dérision et l'humour pour contourner les situations délicates ? Et oui, elle m'a découverte avec tous ces états à la fois...alors qu'elle même ne se doute pas encore des difficultés et des coups de doute qu'elle va endurer.

Qu'elle ferait ce métier toute sa vie ? Et oui, elle dit que c'est ce qu'elle a toujours voulu faire...

Qu'elle allait devoir bosser comme une dingue cette année mais qu'avec mes conseils et sa bonne volonté, elle allait y arriver ? Et oui, une année difficile l'attend car en plus de sa journée dans ma classe, elle passe tous ses oraux cette année, prépare son mémoire et part trois fois en stage deux semaines en responsabilité dans une classe. ( et donc 6 vendredis durant lesquels mes élèves auront sans doute 6 remplaçants différents....et cela commence du 9 au 20 septembre)

Qu'elle serait heureuse dans ce métier ? Et oui, je lui ai caché mes doutes et mes souffrances....et j'ai évoqué les joies....

Que j'étais si vieille que cela pour ne pas parvenir à me tutoyer durant les quatre heures de notre entretien ? Et oui, j'ai eu beau lui redire, le "vous" est resté le plus fort...

Qu'elle sentait que je ne la laisserais pas tomber même si j'en ai marre qu'on abuse de ma bonne conscience sans aucune contre partie...( et pas que financière, un ptit coup de fil me demandant si cela se passe bien avec la stagiaire, un petit mot gentil pour mon accueil...) Et oui, je ne peux qu'être solidaire d'une débutante qui vraiment n'y connait rien de rien, dont je sens bien le sérieux et la bonne volonté malgré le stress et la peur de l'inconnu.

S'est-elle dit qu'elle avait un peu de chance de tomber dans ma classe ? Et oui, j'ose espérer avoir su la rassurer tout en étant honnête sur la réalité du travail quantitatif et qualitatif qui l'attendait.

En tout cas, moi, je me suis dit beaucoup de choses...je vous épargne mes rancoeurs sur le système ( pour elle une chance ce stage un jour dans ma classe, mais pour moi, du travail en plus alors que le but de mon quart temps déchargé est de ne pas penser à cette journée), ma concentration à aller à l'essentiel et de rester dans la bonne humeur, ma curiosité et mon réel intérêt à écouter son parcours, sa petite vie de jeunette contente d'avoir réussi son concours et qui construit sa petite vie de couple.

Intérieurement, quand même, s'est -elle dit " c'est comme cela quand on a quarante ans ?" pendant que moi je me disais " ah mes vingts ans....où sont-ils passés ? Comme je les ai aimés...."

Chaque chose et chaque bonheur en son temps, je le sais et je le pratique mais parfois quand même, on ne peut s'empêcher de se dire que la vie passe vite.

J'aimais beaucoup ma vie quand j'avais 20 ans.

J'aimais beaucoup ce que j'étais, mes projets, mes rêves.

J'en ai réalisés beaucoup....mais à 40 ans, j'ai toujours beaucoup de rêves, j'aime toujours ma vie mais quand même quand je la regardais je pensais que 20 ans c'est quand même un vrai bel âge de la vie.