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15/02/2013

Le clown blanc part en vacances.

Au départ, je voulais mettre "tire sa révérence" mais je trouve que cela fait quand même un peu terne voire un peu triste, bref vous voyez quoi !

Le clown blanc, c'était mon déguisement du jour, très réussi et très apprécié par les élèves, les collègues et pour les potins du coin puisque nous déjeunions au bistrot restau du village !

Se déguiser quand on fête Carnaval à l'école, pour moi c'est une évidence et un vrai plaisir et non, vraiment, je n'ai pas peur du ridicule et j'ose même affirmer que cela fait des envieux. Si, si....les collègues qui disent " oh c'est vraiment sympa", les villageaois qui rigolent et lancent une boutade sympathique au restau, les parents d'élèves qui partagent un moment de complicité avec leur enfant quand ils découvrent la maîtresse dans la cour et qui viennent partager un sourire et une gentille parole à l'égard de la maîtresse un peu cachée sous son déguisement et son maquillage,et alors les élèves, que dis-je, les enfants, eux, ils sont stupéfaits, quoi, la maîtresse a osé, elle s'est déguisée, elle s'est transformée, elle aime jouer et sera comme nous aujourd'hui, franchement, c'est quand même génial tous ces ressentis et cela vaut bien le coup de sembler ridicule. Je dis bien SEMBLER car ma collègue de maternelle me demandait si je ne me sentais pas bizarre ou mal à l'aise avec tout ce visage blanc aux traits noirs et à paillettes. Et bien, non, je l'assure, j'étais bien avec mon déguisement, je dirais même que c'est plutôt sympa de jouer un vrai personnage, le costume permet d'être soi à l'intérieur mais de masquer l'exterieur par autre chose, ce qui est très pratique quand on n'a pas du tout envie d'aller à l'école et qu'on a envie de faire la tronche, le costume apporte tout de suite une facilité à paraitre autre que ce qu'il y a dedans. En fait, je devrais me déguiser tous les jours car cela me coûte beaucoup moins que d'enfiler mon costume " sourires, bonjour, écoute, oui, bien sûr, on va arranger cela etc etc"

Le clown blanc m'a fait VRAIMENT aimer cette journée d'école un peu différente, plus détendue pour moi et donc aussi pour les élèves.

Et cette histoire de costume est à creuser....

Puis, aujourd'hui, si j'écoute vraiment mon petit silence, je dois oser dire que j'étais contente de revoir mes élèves et je n'imaginais pas à quel point cela pouvait être réciproque....des paroles très touchantes dites par des enfants de 6 ou 7 ans qui ne savent être que sincères car complètement spontanés, c'est irracontable mais profondément émouvant....heureusement que j'avais le masque blanc car l'émotion de mes yeux était palpable.

Puis, je n'ai pas compté mais tous les parents que j'ai vus aujourd'hui, je dis bien TOUS, que ce fût ce matin ou ce midi ou ce soir, m'ont demandé très sincèrement de mes nouvelles et m'ont souhaité de belles vacances reposantes. Je savais déjà que j'avais une grande majorité de parents d'élèves supers mais cela fait toujours chaud au coeur quand cela se confirme de manière très simple et sincère. ( je suis assez douée pour  deviner le parent manipulateur )( PS : en trois ans dans ce village, c'était ma première absence et beaucoup me l'ont fait remarquer et m'ont dit que cela les avait inquiétés)

De quoi me poser beaucoup de questions encore sur ce costume de prof....Je sens toutes ces ondes positives autour de moi, je sens ce relationnel très fort avec mes élèves, mes collègues, les parents et même le personnel municipal.

Et pourtant....le costume me serre au sens propre et figuré.

Ce soir, je pends le costume sur son ceintre pendant une semaine et j'en suis fort heureuse car en ce milieu d'année scolaire, je ressens le besoin de recharge de batteries afin de mener à leur terme tous les projets en cours.

Je reprendrai une partie du costume, celui des coulisses dans une semaine, puis je remontrai sur scène avec le costume dans 15 jours.

Le problème, c'est que ce costume ne permet pas de se cacher, même si je compare toujours le fait d'enseigner à une représentation scénique d'une journée, il faut bien admettre que lorsque nous portons le costume de prof, nous ne pouvons pas tricher et nous cacher derrière l'habit, une part de vérité et de profonde authenticité est nécessaire pour transmettre le savoir et surtout l'envie de savoir. Pour réussir cela, un seul costume à prendre dans sa garde robe, celui de la fidélité à soi-même, la seule façon de s'aimer un peu et de croire en soi et, ainsi,  de transmettre l'estime de soi à ses élèves, à mes yeux, la compétence première devant être validée pour connaitre le chemin du bonheur.

Parce que je m'efforce encore, à l'aube de ma quarantaine, à croire en moi, je ferai toujours tout, tant que je serai prof, pour que mes élèves croient en eux. C'est peut-être bête, mais oser se déguiser et leur montrer que je n'ai pas peur de me Montrer a servi à certains à Oser aussi et à mieux assumer leur déguisement. ( car ce n'est pas si simple....devant ses camarades, la peur de la moquerie ou autre....mais c'est un autre sujet ) 

Et bien, moi qui voulais écrire tout simplement " YES, je suis trop contente, je suis en vraies vacances cette semaine", je me suis laissée aller à une réflexion" carnavalesque" tout en profondeur.

Le clown blanc souriant, s'endort sur son clavier, il a vraiment besoin de vacances, il part se mettre au "Blanc" de la montagne, hummmm....

A bientôt pour les prochains costumes....

14/02/2013

Le bonheur s'écrit moins, peu ou pas.

Et j'en ai la preuve irréfutable.

Je m'explique.

Cet article est une vraie écoute de mon silence et en même temps une réponse à quelques pensées amicales ou familiales que je lis ces derniers jours sur mon adresse mail personelle. Je reçois des jolis mots et jolies pensées affectueuses car mes écrits peuvent laisser penser que je ne suis pas en forme physique et psychologique.

Mais ce blog, c'est pour repousser la crise que je vois arriver comme un gros camion qu'il faut à tout prix éviter alors bien sûr, souvent , quand j'écris c'est pour mettre des mots sur du mal être ou des questionnements, des doutes, des peurs. Rappelez-vous que la crise ne passera pas par moi et du coup, je dois l'éloigner et la dompter et ma seule vraie arme est l'écriture de mes pensées et de mon silence.

Cela ne m'empêche pas de vivre quotidiennement des vrais moments de bonheur, de joie, de bien être mais ceux-là, je les écris moins et j'ai sans doute tort car écrire ce qui va bien provoque aussi le bien être.

Mais, je veux revenir à ma PREUVE que le bonheur s'écrit moins, peu ou pas, il se vit bien plus qu'il ne se réfléchit !

J'ai passé mon adolescence et mon début de vie d'adulte à gratter dans des cahiers mes états d'âme de façon très détaillée et très réfléchie. J'ai ainsi accumulé des cahiers entiers de journal intime et de poèmes tous plus déprimants les uns que les autres ! ( aller, il en existe quelques uns de joyeux mais vraiment très peu...)

Il y a quelques jours, je me suis amusée à relire quelques lignes et surtout la fin du dernier cahier. Et là, stupeur, quel instinct de vie et de bonheur je vois surgir, ma dernière phrase écrite le 6 juin 1994, soit 10 mois après ma rencontre avec mon futur mari est : "J'espère que V. va me téléphoner, je suis bien avec lui,j'espère sincèrement que tous nos projets vont se concrétiser et pourquoi pas un mariage et des petits bébés ! J'ai confiance en l'avenir avec V."

Ces mots " bien, espère, CONFIANCE, avenir"....le bonheur qui s'annonce pour de VRAI.

Je précise que déjà, durant les 10 mois précédents, je n'ai écrit que 4 pages dans mon journal alors que je viens de gratter des cahiers entiers durant des années....seulement 4 pages pour ce bonheur si fort qui prenait forme et cette conclusion magnifique "j'ai confiance en l'avenir avec V."

Ensuite, le bonheur, je l'ai vécu à fond et ressenti à fond.

J'ai réécrit un vrai journal intime durant deux périodes très heureuses de ma vie à savoir mes deux grossesses, ce sont deux cahiers que j'aime beaucoup car même si j'y livre des angoisses et des peurs, j'y exprime surtout beaucoup de joie, de bonheur, d'AMOUR et de réflexions ultra positives. Ces deux livres sont des témoignages très intimes de mes grossesses, je les dédie à mes enfants et je pense qu'ils les liront un jour....tard...et cela les construira de voir à quel point je fus heureuse de les porter et de les projeter dans la VIE.

Puis de nouveau, je n'ai plus écrit car justement après toutes ces naissances, j'ai encore fait l'expérience du bonheur absolu, celui qui fait qu'on ne se pose pas de questions car de toute façon, tout va vraiment bien pour de VRAI. Entre 2004 et 2009, je n'ai absolument rien écrit....tant du bonheur que des difficultés passagères.

Puis, lors de vacances familiales en Bretagne, nous avons visité un musée de l'écriture magnifique et là, j'ai acheté un très joli cahier aux pages colorées  qui grattent quand on écrit dessus et depuis, dans ce nouveau journal intime, je me livre, très intimement 4 à 5 fois par an. C'est un délice car j'ose alors écrire des réflexions très personnelles, des états d'âme très forts, tant dans le bonheur que dans la tristesse mais paradoxalement, cette fois, j'écris beaucoup plus le bonheur car à chaque fois que j'ouvre ce beau cahier par la forme, je suis sereine et j'ai envie d'y consigner des belles pensées par le fond. Et donc, c'est le pied de nez à mon titre d'article car il est vrai que dans ce cahier-là, j'arrive à écrire le bonheur car j'écris l'ESSENTIEL de ma vie et cet essentiel est vraiment lié au bonheur que je vis et que je construis et surtout que je partage.

Tout cela pour dire que dans le blog, c'est un peu différent, certes je me livre mais c'est plus au travers d'anecdotes, d'événements du moments, des états d'âme, de réflexions générales auxquelles bien sûr je livre ma version mais en gardant quand même une part de mystère. C'est différent que dans mon petit cahier coloré.

Et puis, comme je l'ai répété, je partage mes ressentis quant à cette période de milieu de vie que je suis en train d'appréhender et très franchement, cela m'amène à plus de questions et de doutes qu'à de la sérennité absolue ! Mais cela n'empêche pas le bonheur. Je ressens ce bonheur souvent mais plus comme des moments détachés les uns des autres que comme un état continuel,cet état ressenti qui fut révélateur de tous les moments de ma vie durant lesquels je n'ai pas écrit. Le bonheur sans pause ne sollicite pas l'écriture, les pauses entre les moments de bonheur ( parfois longs ! quand même !) amènent à écrire et réfléchir.

Quand même quel bonheur de lire que mon coeur était rempli de tout ce bonheur désiré et à vivre ce 6 juin 1994....l'avenir dans lequel j'avais confiance ne m'a vraiment pas déçu. MERCI V.

 

EDIT de fin de journée.

Quand le dit V. s'invite à l'improviste en mi-journée, voilà du bonheur à vivre sans modération.

 

13/02/2013

On s'y remet.

Au blog, doucement, à l'école sûrement.

Je viens de passer dans ma classe pour récupérer mes évaluations à corriger ( j'avais demandé au remplaçant de ne pas corriger les contrôles, je préfère m'assurer moi-même de ce qui est acquis et surtout adapter ma correction pour certains élèves qui en ont besoin) et aussi pour ranger car après 3 jours de remplacement, je sais que c'est toujours un peu le souk ! Et surtout reprendre les corrections de cahiers car très honnêtement, c'était super mal corrigé, cela a le don de m'agacer....vite fait, mal fait, plein de fautes non corrigées, une écriture de prof quasi illissible, ah franchement, pas soigneux tout cela et je pense qu'il n'a pas incité les élèves à bien faire car le travail était moyennement fait et moyennement écrit pour beaucoup.

Je vais me reconnaître alors une qualité car j'incite toujours les élèves à faire du mieux qu'ils peuvent, à me faire plaisir certes mais à se faire plaisir. Souvent je leur explique à l'oral et cela paye très franchement à l'écrit. Une petite fille qui écrivait le chiffre de la date sur 4 interlignes ne le faisait plus depuis que je la reprenais gentiment et lui montrais qu'elle était capable de respecter les 2 interlignes et bien là, dans le mille, elle a refait n'importe quoi ! Au moins, quand je doute de servir à quelque chose, j'essaierai de me rappeler ces petits détails.

Du coup, mercredi à retomber sur mes pattes, à préparer vendredi et la journée crêpes- carnaval ( et je vous assure que même si je ne fais pas trop cours ce jour-là, il y a bien des choses à préparer) et conditionnement psychologique pour la réunion entre enseignants et le maire et son adjointe aux affaires scolaires. Nous avons bien préparé ce que nous avon sà dire, je sais qu'il y aura du dialogue mais c'est toujours un moment un peu solennel et formel que je n'apprécie guère. Et puis, j'ai dû resortir des habits potables, un peu de maquillage et franchement, cela me coûte mais bon.

Par contre, je me suis tenue à ma promesse de ne pas profiter de mon arrêt pour m'avancer. Je suis fière de moi car la tentation était grande mais j'avais besoin de couper avec les préparations.

Je dois par contre me mettre en tête que ma seconde semaine de vacances sera studieuse, avec 4 enfants dans les pattes et un mari qui travaille beaucoup cette semaine-là. Je dois me conditionner et éloigner le stress de cette future semaine car je sais que beaucoup d'heures de travail m'attendent pour préparer ma première semaine de reprise et surtout démarrer ou poursuivre pas mal de choses en cours dans le projet cirque. Préparation intellectuelle et matérielle vont se mêler, j'ai des batonnets de musqiue à couper, des patrons de tête de cheval à faire, des finitions sur les masques, tout un projet lecture-clowns à décortiquer, les chants à réviser, la mise en scène du spectacle à écrire et bien sûr mon programme de maths, français, sciences à poser à plat.

Mais....vendredi déjà, je vais me déguiser ! Et rigoler avec mes élèves !

Je déjeune au restau avec mes collègues et donc rigoler avec eux ! ( 1 homme, 3 femmes, ah ce masculin qui l'emporte...." mais maîtresse, cela ne veut pas dire que les garçons sont les plus forts !"....la semaine passée, avant mon arrêt, avec mes CE1, on a travaillé cette règle avec le pronom personnel ils qui remplacent quand c'est un gars et une fille et on en est arrivé à cette remarque que je leur répète souvent, non mais....il y a un garçon qui doutait de cette vérité....oui le masculin l'emporte mais pas dans la vie !)

Je prépare les valises et je pars à la montagne.

Je tente de me dire que je mérite mes vacances au même titre que tous ceux qui en ont, même en nombre moins important.

Et surtout je pense à deux amies à moi qui ces temps-ci, vivent des choses difficiles, je prendrai le temps de leur écrire, mes deux A. ( même initiale de prénom pour les deux)Dans la vie, il y a des passages difficiles mais heureusement, le soleil revient dans le coeur de chacun et chacune, cela prend parfaois un peu plus de temps que prévu.

Ce post est un peu décousu et surtout sans fil conducteur, tant pis, je voulais écrire un peu sur les quelques minutes durant lesquelles je pouvais le faire.

Je tenterai un coucou avant mon départ en vacances mais les vraies réflexions ne reviendront que plus tard quand ma tête se sera reposée et aura repris plaisir à écouter son silence.