"tu me fais c....."

L'écrire m'est difficile, le dire m'est très rare et pourtant ce matin à 7h20 à l'école, vraie engueulade avec mon directeur qui a terminé par cette jolie petite phrase complètement inhabituelle dans ma bouche et dans ma vie en général.

Le pourquoi du comment....en très bref résumé, des parents d'élèves qui n'ont pas compris que c'est moi qui ai emmené la caisse du bal à 3h30...ils ont été vexés qu'après tout le travail fait, on ne leur permette pas de comptabiliser de suite...

Mon collègue me demande de comprendre même s'il ne cautionne pas que ces parents s'étant beaucoup investis, leur sentiment était compréhensible...

Mais quelle conne je suis....( décidément je suis vulgaire ce jour), j'ai pris la caisse pour tout compter, classer les billets, mettre en rouleaux les pièces afin de simplifier et rendre plus rapide le re-comptage prévu ce lundi soir à la maternelle avec deux parents...et puis merde, je suis la trésorière du compte, et puis merde, ça m'apris une heure de mon dimanche, et puis merde, je préfère que ce soit moi qui me fasse piquer la caisse plutôt qu'un parent qui serait bien embêté...et puis merde, cela arrangeait ma collègue de maternelle que je prenne la caisse...et voilà que ça me retombe dessus....et franchement, je n'ai pas trouvé le soutien attendu de la part de mon dirlo à part me dire que je m'énerve pour rien...d'où le "tu me fais chier !"

Alors bordel, quand en plus il m'annonce qu'une de ces mamans lui a confié un truc grave perso, qu'il m'en parle à demi-mots et que je ne suis pas des plus compatissantes, ben ouais, j'ai une vie à côté de l'école et je réserve mes forces de compassion et surtout d'amitié aux gens que j'aime plus que tout.

Inhumaine avec certains...au point d'en envoyer chier des personnes que j'estime mais qui là me gavent vraiment...

Humaine avec beaucoup d'autres...

Décidément, ce bal des écoles, j'avais eu le sentiment d'être au boulot malgré la fête et bien je ne m'étais pas trompée.

Bien sûr, tout est plus compliqué et équivoque que ce que je peux écrire mais là avant de me coucher, il fallait que j'envoie chier quelques mots pour peut-être plus de zénitude demain...et surtout réserver mon énergie à ce qui en vaut la peine.

Quand même, ces paroles, cela ne me ressemble pas et en même temps, je me suis plutôt sentie moi en les prononçant...ça a du bon la quarantaine, moi je vous le dis !

J'ose enfin envoyer chier quelqu'un mais...

J'ose surtout dire à beaucoup d'autres combien je les aime.

Rueda.

La rueda fut le vrai point positif du bal des écoles d'hier soir.

Et oui, je ne vous avais pas bassiné avec le traditionnel bal des écoles, ses préparatifs à n'en plus finir, l'investissemnt dévoué des enseignants pour servir 150 convives, les déservir, faire leur vaisselle, leur sourire, leur parler, plaisanter gaiement avec eux, se faire prende en photo avec les élèves, oui, je vous ai épargnés tout cela. Ne supportant pas trop les plaintes des gens, je me dis que je vais déjà arrêter aussi de me plaindre et franchement tout ce que je viens d'évoquer, si je l'étaye un peu, ça va finir en plaintes....

Le thème de la soirée était Caraïbes, Cuba et Salsa !!!! Tenue de rigueur, colorée, festive, jaune et bleu turquoise pour thème couleur !!! Le sable...l'océan turquoise...

A chaque fois, nous essayons de proposer une animation et là, c'était donc une animation à la danse de la salsa. Un professeur est venu faire une démonstration bluffante avec une danseuse puis a proposé une animation pour les enfants et par la suite, pour les adultes.

C'était génial ! Et pas uniquement pour les personnes qui aiment danser !!!!

Et donc Rueda !!!

C'est une initiation à la salsa mais tous les couples forment un grand cercle et différentes passes font que nous changeons de partenaire sans arrêt, que nous faisons des pas ensemble puis séparément.

A raconter cela ne donne rien mais à vivre, c'est top ! Beaucoup de bonne humeur, de rigolade, de musique, de pieds qui bougent, de hanches qui se déhanchents, de bras qui prennent des bras mais cela mené avec humour et patience par le prof, pour le grand plaisir de tous les participants.

Tout cela avec le petit accent espagnol, les mots qui chantent la joie rien qu'avec la prononciation, le plaisir de partager une passion.

Et cette ronde, cette "rueda", c'est impressionnant comme cela rend super chouette et super fun et super de bonne humeur !

Même si mes mains ont croisé beaucoup de mains de parents d'élèves, au hasard de passes qui tournent et retournent...je retrouvais les mains de mon mari pris malgré lui dans cette rueda fantastique.

Une rueda comme cela avec tous mes meilleurs amis, alors là, ce serait l'euphorie garantie !

Résonnances.

En ce vendredi, je n'ai pas encore écrit...il faut dire que je fus vraiment bien occupée et par mes actes et par mes pensées...

Il faut dire que ces temps-ci, je me sens illégitime à écrire mon bonheur, mes coups de gueule, mes angoisses, mes joies, mes doutes, mes bons et mauvais moments. J'ai osé l'article des choux parce que je sais que s'interdire d'être heureuse ne rendra pas plus heureux ceux que j'aime mais...quand même, cela m'est difficile d'étendre mes moments positifs.

Alors, j'écris que ça résonne en moi quand ma fille vient me montrer la photo de deux de ses très bonnes amies ( ses meilleures peut-être...) qui ont décidé de couper leurs cheveux courts en solidarité à une de leur très bonne amie ( que ne connait pas ma fille car pas dans le même lycée) atteinte d'une leucémie, diagnostiquée il y a quelques semaines et qui vient de perdre ses cheveux car en plein traitement contre ce cancer.

Ma fille me montre la photo de ces deux jeunes filles de 15 ans, souriantes et fières d'avoir passer ce pas car même si elles ont gardé des cheveux, à 15 ans, passer de ses cheveux longs à une coupe courte, c'est quand même courageux non ? C'est touchant en tout cas , c'est beau et c'est plein d'espoir sur les relations humaines.

Cela résonne...

A 15 ans, ce geste là est fort et remplit d'amitié le coeur des trois jeunes filles. Celle qui est malade est très touchée, celles qui vont bien, ont le sentiment d'aider et de soutenir par un acte banal mais tellement chargé de sens.

A 40 ans, suffit-il de couper ses cheveux pour assurer de sa profonde amitié, de sa profonde affection, de sa profonde tendresse...???

Si tel était le cas, je couperais tout, tout court, voire plus.

A 15 ans, on croit vraiment que ce geste va changer la donne.

A 40 ans, on aimerait avoir 15 ans et que le témoignage d'affection et d'amour soit aussi simple qu'une coupe de cheveux.