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30/07/2013

Can you give my leg please ?

Ce titre issu de la bouche d'un de mes enfants racontant leur aventure de bénévole de service aux championnats du monde d'athlétisme handisport.

Cette phrase résume beaucoup des choses vécues.

Cette phrase fut dite par un athlète à ma fille lorsque celui-ci allait entrer en piste et qu'il avait besoin de sa jambe-prothèse posée sur la table.

J'écris ce soir car je veux écrire ce sentiment merveilleux de les écouter raconter toutes leurs anedoctes liées à cette aventure.

Mais il est impossible de faire un résumé de ce qu'ils racontent avec les gestes, les sourires, les intonations de voix, l'anglais,la joie beaucoup de joie et de sentiment d'avoir rendu service car les responsabilités confiées étaient vraiment importantes mais surtout, surtout d'avoir partagé du vécu, du dialogue, de la complicité avec des athlètes qu'ils décrivent comme supers sympas, humbles, accessibles, remplis d'humour, stressés avant leur compétition mais tellement heureux de vivre et d'être là.

Mon fils me raconte que deux athlètes à côté de lui discutent en anglais et se parlent de leur vie pendant que lui, leur prépare leur matériel....il écoute....l'un amputé d'une jambe explique à l'autre amputé des deux jambes que c'est pénible pour lui ( le premier une jambe vous suivez ???) car à cause de sa lame il a toujours un décalage de hauteur avec l'autre jambe alors que l'autre ( deux jambes vous suivez ???) avec ses deux lames, c'est plus pratique et de se marrer ensemble que vraiment avoir encore une jambe sur les deux c'est quand même plus galère et mon fils de se marrer en douce et les athlètes de le convier à se marrer en vrai !!!!

Bien sûr, ils sont marqués par les sans jambes, sans bras, sans vision, par les déficients mentaux avec qui aussi ils ont eu de nombreux contacts, par vraiment tout un panel de handicaps très divers mais ils sont surtout admiratifs de leurs combats,persévérence, résultats, records....impressionnés même !

Impossible à résumer, humainement très fort avec les athlètes et entre eux, le groupe avec lequel ils sont partis et avec lequel ils ont vécu tout cela.

Mais quand ma fille me dit que franchement, elle s'est habituée au gars qui lui disait "can you give my leg please ?" alors que le premierjour elle se dit intérieurement, "il me dit quoi lui ?" , vraiment, cela fait du bien de rire avec elle !

Rire de bon coeur sans moquerie aucune et sans pitié du tout.

Nous avons tous une jambe à oser demander.

Nous avons tous une jambe à oser donner.

Et avec respect, nous pouvons tous en rigoler.

Ma fille : " Oh yes, I give you... your leg....good luck for your sprint !!!"

 

28/07/2013

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles.

C'est fou comme les nouvelles technologies ont donné un autre sens à cette formule.

Le tout sms,  tout internet, le téléphone portable et l'ordinateur nous habituent à l'immédiateté, la rapidité, l'instantanéité, l'intrusion....Nous voulons un renseignement, nous pouvons le trouver en tapotant sur un clavier à notre disposition surtout pour celles et ceux qui ont un téléphone portable avec accès internet ou mieux un i-phone avec accès à multitude de renseignements ! ( ce qui n'est pas mon cas, vous vous en doutiez non ? )

J'avais déjà remarqué que l'achat du téléphone portable aux jeunes enfants était justifié par le besoin d'être rassuré, le besoin de savoir, le besoin de joindre et d'être joint à tout moment. En fin d'année, je me souviens d'une conversation avec une maman d'élève qui donnait son portable à son fils de CM1 quand il allait jouer sur le terrain de foot du village avec des copains...comme cela il peut l'appeler à tout moment en cas de problème oui certes mais l'essentiel n'est-il pas de leur apprendre à justement rester toujours en groupe de 3 ou 4 afin qu'un jeune puisse prévenir et se déplacer au cas où, à mesurer le danger, à faire attention et aussi à garder une naïveté en ne se disant pas en partant jouer, ah oui, et s'il m'arrive quelque chose....bref....c'est comme cela, que du coup, parfois, ma façon de voir passe pour un excès de confiance ou d'inconscience.

Mais voilà, revenons à notre "pas de nouvelles, bonnes nouvelles".

Durant les camps scouts, il n'y a pas de serveur téléphonique mis en place et les jeunes n'emmènent guère leur portable ou quand ils l'ont, ils s'en détachent très facilement car ils sont occupés et que justement on les inititie aussi à la déconnexion technologique pour la connexion aux autres qui les entourent et la connexion à soi-même.

Les parents sont donc sans nouvelles ou presque.

Pour les plus jeunes ( 8-11 ans) qui partent une semaine, je leur ai rendu visite en milieu de camp et le soir même j'ai envoyé un mail de nouvelles avec des photos.

Pour ceux du milieu ( 11-14 ans), qui partent deux semaines, idem, je vais les voir lundi après une semaine de camp et j'enverrai un message avec photos. J'ai envoyé un sms aux parents pour dire qu'ils étaient bien arrivés et avant hier soir pour aussi les rassurer car les jeunes venaient de terminer leurs deux journées d'exploration durant lesquels ils sont quasi en autonomie, qu'ils randonnent en groupe et dorment une nuit en dehors du camp. Il me semblait normal de prévenir les parents mais ces messages groupés sont très frustrants pour eux car ils n'ont pas de nouvelles précises de leur progéniture.

Quant à nos pionniers ( 14-17ans) partis en vélo à Lyon durant une semaine et étant bénévoles les 17 jours suivants aux championnats du monde d'athlétisme handisport alors là, cela devient dur pour certains parents. A se demander qui sont les plus accrocs au portable, les jeunes ou les parents ? 3 ou 4 jeunes avaient emmené leur portable ( dont un de mes fils) mais ils n'envoient pas de nouvelles ni de sms !!!!( mon fils nous a envoyé 2 sms en trois semaines !!!) Ces derniers jours, j'ai pu rencontrer divers parents pour rendre les vélos qui avaient été "rapatriés" ici et je me suis aperçue que malgré mes mails tous les 5, 6 jours envoyés à chaque fois que j'ai notre directeur de camp au téléphone, malgré les 4 sms envoyés à tous les parents par le directeur de camp et bien les parents sont frustrés, en manque non forcément de leurs enfants ( un peu quand même !) mais en manque de nouvelles et de communication directe avec eux. ( une maman me dit qu'elle a envoyé plusieurs sms aux animateurs sans réponses en dehors des sms communs oui mais c'est qu'ils sont carrément occupés les animateurs là-bàs...et puis c'est un peu le principe aussi de ne pas raconter la vie de chaque jeune à chaque parent) 

Car ce "eux" , ces jeunes, vivent un projet humainement très fort, ils sont très très occupés par leur service bénévole, par les rencontres nouvelles qu'ils font, par leur gestion du camp, par leurs veillées et sont à fond dans ce qu'ils vivent et partagent alors...donner des nouvelles, parler aux parents....ce n'est pas leur priorité !

Bien sûr, je peux comprendre que la météo inquiète, plus de 40 degrés sur le stade des championnats, des orages violents annoncés mais il faut faire confiance. Le directeur de camp m' assuré de la distribution d'eau, du bon fonctionnement de l'infirmerie générale, des prises de précaution .....Le risque zéro n'existe nulle part mais il ne sera pas moins réduit si on entend la voix de notre chérubin.

Mes enfants font du scoutisme depuis 6 années et partent régulièrement en colonie dont une fois l'an passé pour mes deux garçons 3 semaines en bateau à faire le tour de Corse, autant vous dire que les nouvelles étaient très rares. Quand ils sont partis en Irlande 15 jours, nous ne pouvions pas les joindre, nous avions eu 2 coups de téléphone et en plus, ils ont vécu le retour chaotique dû au volcan qui les empêchait de reprendre l'avion. Nous avions passé 36 heures sans savoir où ils étaient et comment ils revenaient, l'organisme avait appelé chaque parent pour dire qu'ils organisaient un retour bateau-bus qui prendrait beaucoup de temps mais rien de plus.

Ce qui me manque , ce sont eux en vrai, en chair, en os, en parler, en regards.

Leurs sms ne me manquent ni leur absence de conversation instantanée sur facebook. ( que j'avais testé et apprécié lors de leurs voyages à l'étranger mais finalement sans en abuser du tout !)

Je sais que parmi les jeunes de notre groupe scout, certains envisagent fortement de continuer et pour les pionniers il devrait alors se mettre en place un projet européen genre Roumanie et aide à la reconstruction d'un batiment ou autre service dans pays de l'est...et après, certains m'ont déjà dit qu'ils aimeraient être compagnons ( 17-21 ans) et là....projet humanitaire en Inde, en Afrique, en Amérique....cette année, je sais qu'un groupe part au Népal....

Je ne sais pas si je serai encore chef de groupe à ce moment-là mais l'adage "pas de nouvelles bonnes nouvelles" risque d'avoir du souci à se faire....

Surtout, ne vous inquiétez pas quand je ne donnerai pas de nouvelles !!!

26/07/2013

Ma grand-mère.

Je l'ai vue, touchée, embrassée.

Je lui ai parlée, je l'ai regardée, je l'ai caressée.

J'ai beaucoup pleuré.

Je choisis alors de recopier un poème la concernant que j'ai écrit le 17 novembre 1990, j'avais alors 17 ans.

J'espère qu'elle va m'attendre après la Grèce. Cette remarque est purement égoïste, elle n'aspire tant qu'à partir...

Ma grand-mère.

On peut facilement la qualifier

Par ce joli mot qu'est la simplicité.

Car même si chez elle, c'est encore rudimentaire,

C'est là qu'elle veut vivre, oui ma grand-mère.

Elle ne possède pas de salle de bain

Et lave encore son linge à la main.

Pourtant elle ne veut pas vivre ailleurs,

Toute sa vie, c'est dans cette demeure.

Je vais quelquefois dormir chez elle,

Elle fait admirablement bien la dentelle.

Elle est de plus imbattable en cuisine,

Normale, elle est italienne d'origine.

Elle a cinq enfants, mon dieu, quel courage,

Je n'ai pas connu son mari, c'est dommage.

Elle répète souvent qu'elle a fait la guerre,

Que ce n'est pas drôle de vivre dans la misère.

Elle a alors du mal à comprendre cette société,

Pour elle, la révolte lycéenne n'est que débilité.

Elle possède une si grande morale,

Que beaucoup de choses, à ses yeux, sont sales.

Elle ne veut pas que les traditions disparaissent,

Et souvent dit que les jeunes aiment trop la paresse.

Bien qu'elle travaille depuis l'âge de dix ans,

On ne peut pas dire qu'elle gagne beaucoup d'argent.

A ces petits-enfants, elle porte beaucoup d'attentions,

Le tricot fait partie de ses passions.

Elle adore rendre les gens heureux,

Comme moi, les larmes lui montent vite aux yeux.

Toutes les semaines, elle fait son marché,

Ainsi, elle revient avec de gros paniers,

Et tous ensemble autour d'une table,

On peut déguster une cuisine formidable.

Oui c'est sûr, chère madame, M...........A,

Deux comme toi, non, ça n'existe pas

C'est une personne très humble,

Qui aime tout ce qui est simple.

En sortant de l'école tous les samedis midi,

Je vais vite voir ma grand-mère chérie,

Et si de temps en temps, elle est un peu en colère,

Cela reste le moment de la semaine que je préfère !

 

Tout est dit. Mes larmes reviennent, passé avec elle, présent avec elle, futur sans elle se mêlent.

Mémé, je t'aime.