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03/09/2015

Il a téléphoné.

Pas pour parler à sa mère.

Pas pour donner de ses nouvelles.

Pas pour rassurer sa famille.

C'était l'anniversaire de son père et de sa soeur, bon à 7h45 du matin, le père était là, la soeur déjà en partance au collège, la mère dans sa classe.

Du coup, son papa a eu quand même quelques infos fraiches, quelques bribes de vie de son fils laissé à Tours il y a 3 jours et qui n'avait bien sûr donné aucun signe de vie depuis.

J'écris cela car même si je n'ai pas éprouvé de tristesse particulière lors de son installation, je dois bien admettre que mon état émotionnel du moment ne me facilite pas cette étape de vie.

Je fais un vrai travail sur moi-même et mes émotions me submergent parfois. Je suis rentrée du travail ( l'école...devient un travail...) en pleurant tout le long, conduisant ma voiture et pensant à tout un tas de choses plus tristes les unes que les autres.

Avoir un fils qui part faire ses études ce n'est pas triste et pourtant cela faisait aussi partie de mes pensées dans la voiture, entre autres des multiples autres !!!!

Ce fils, je l'ai tellement porté, boosté, pesté, encouragé...que vraiment, ce n'est pas simple d'accepter qu'il n'ait pas envie ( et besoin) de nous raconter, de se confier, de partager ses nouvelles aventures de vie.

Il faut aussi lui faire confiance sur l'administratif, les horaires, les cours...bref tout un tas de choses.

Il faut le laisser vivre et nous, il nous faut vivre sans qu'il ne soit trop présent.

Je sais qu'il est là-bàs bien vivant...

Mais zut, tiens, moi j'aurais bien aimé être là quand il a téléphoné.

01/09/2015

Même pas une larme au milieu des larmes.

Toute la journée d'hier, j'ai franchi plusieurs étapes essentielles pour laisser mon fils à sa nouvelle vie d'étudiant.

Récupérer les clés de sa chambre universitaire, rigoler en découvrant la cage à lapins mais somme tout très fonctionnelle, nettoyer et ranger, l'accompagner en courses, attendre pour la prise de l'abonnement de bus et tram, attendre encore pour sa nouvelle inscription dans une super école de musique de la ville, visiter la cathédrale ensemble, manger le soir à la crêperie, le lendemain midi au Mcdo, discuter, rire, conseiller, faire la morale, expliquer les papiers et enfin le laisser à sa vie.

Pas une larme n'est montée et vraiment, je n'ai eu aucun chagrin.

Je n'allais quand même pas pleurer la VIE.

Mes larmes intérieures et extérieures sont revenues en pensant à la mort.

Impossible de contenir cette tristesse envahissante mais qu'on ne veut pas quitter comme si ne pas être triste, c'était oublier. 

Larmes de tristesse et de chagrin mais pas pour mon fils.

J'ai d'ailleurs eu une parole assez dure vis à vis de ma maman car elle a eu des larmes concernant le départ de P. Et oui je lui ai dit, " bon ça va, il n'est pas mort".

Moi je voudrais des larmes de joie intense provoquée par de belles émotions.

Je voudrais des larmes de rire, ah oui, prendre un fou rire à en pleurer qu'est-ce que c'est bon.

Je voudrais des larmes de retrouvailles quand on ne s'est pas vu depuis longtemps et que ça pique les yeux de se retrouver.

Je voudrais des larmes d'impatience quand on attend le retour d'un être cher et que rien que d'y penser provoque de l'émotion.

Je voudrais des larmes de cérémonie, baptêmes, mariages émouvants.

Ces larmes là n'existent pas en ce moment.

Je sais que ces larmes reviendront pour chasser le torrent de larmes qui se déverse sur moi sans prévenir.

Les larmes de joie, d'espérance, de confiance, d'émotions sècheront sans doute les larmes externes mais qu'en sera -t-il de l'interne ?

Pour le moment, les larmes montent très vite aux yeux, elles coulent , sèchent, recoulent, resèchent, repiquent les yeux.

Les larmes sont descendues dans le coeur, une source spéciale s'y est creusée, cette source ne sera jamais asséchée et peut-être même qu'elle pourra un jour m'abreuver.