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27/01/2018

Au rectorat.

En bas du grand immeuble du rectorat, de suite je pense à l'hôpital.

Le bâtiment est très haut, neuf, vitré, des lumières surgissent de l'intérieur et bien sûr, devant les portes coulissantes et ne s'ouvrant que pour sortir ( sinon il faut montrer patte blanche pour y entrer), il y a les fumeurs. Exactement comme à l'hôpital. Patients et salariés qui fument. Ici, devant le rectorat, salariés et personnes qui patientent fument aussi.

Après l'entrée, nous retrouvons les secrétaires qui gèrent les allers et venues, les coups de téléphone et qui renseignent les personnes qui ont rendez-vous.

Je patiente d'abord en bas, dans le hall, oppressant comme à l'hôpital, lumières criardes, passages incessants de personnes.

Puis, on m'accompagne dans l'ascenseur à l'étage dédié aux ressources humaines. Là, déambulation dans des couloirs étroits et blancs, avec des lumières bien trop fortes, des téléphones qui sonnent, des gens qui pressent le pas, des portes qui s'ouvrent, se ferment puis on me laisse dans un de ces couloirs face à une de ces portes blanches, sur un siège dédié à l'attente.

Sur ce siège, le regard est attiré par les affiches sur le thème de l'écologie qui datent de....bien longtemps car je me souviens que ces affiches avaient été reçues quand j'étais encore à Fontaine d'Ouche, des photos de nature dans le monde pour parler d'écologie et de protection de la planète. Et bien, en plus du blanc de blanc, on ne peut pas dire que la déco du rectorat soit bien récente...l'esprit du service est-il aussi peu moderne que cela ? Puis, là, sur le pilier en face de moi, l'affiche du service PAS, la fameuse cellule d'écoute psychologique pour les enseignants. Je me suis dit que j'étais poursuivie car une collègue m'avait parlé la veille de ce service en me disant qu'on avait droit à trois rendez-vous gratuits dans l'année avec une psychologue et là, en face du bureau du conseiller mobilité secondes carrières, il y a cette affiche, des flyers et même des marques pages en référence à ce service d'écoute ! ( heu quand je lis un livre, je n'ai pas envie de me rappeler que je vais mal et que je dois parler à une psychologue mais quand je suis assise face à un mur blanc, dans ce même couloir où j'ai démarré mes démarches de reconversion, je ne dis pas que je ne suis pas insensible à cette affiche !!!)

Et là, on attend, on écoute les conversations qui émanent des bureaux aux portes ouvertes ( je me souviens que je faisais pareil à l'hôpital, écouter aux portes des bureaux ouverts), on se rend compte que cela ne parle que de "cas" de personnes en arrêt à qui il faut trouver des solutions....on se ferme les oreilles et on se demande bien ce que va nous annoncer le médecin ou non ici, c'est le conseiller mobilité carrière !!!

On est sorti de sa réflexion par un grand sourire et serrage de main, bonjour madame C, je vous en prie, entrez, je recherche votre dossier ( comme à l'hosto encore !), asseyez-vous, on va reprendre ce qui s'est passé ces derniers mois ( une rémission ? un protocole ?).

Je fais exprès d'ironiser car en fait le dit conseiller qui reprend mon dossier parce que ma conseillère de départ est partie en retraite, est vraiment super sympa, super serein et calme et surtout très réactif puisqu'il m'avait bien aidé quand j'ai eu mon entretien aux PEP21.

Il m'a donc fait raconter ce qui s'était passé depuis mon année de suivi au rectorat de 2015/2016, nous avons d'ailleurs parlé de trois personnes du groupe qui avaient complètement réussi leur projet de reconversion. Il y en a donc qui s'en sortent, hum, Espoir !

J'ai donc raconté 2016/2017 et le nouveau poste des décharges.

Puis la fin 2017 avec l'épisode PEP21 et un retour sur l'entretien car durant la formation, nous avions beaucoup bossé cet aspect là, donc cela intéresse le conseiller de savoir ce qui a été demandé en entretien pour mieux aider ses futurs clients enseignants en quête de reconversion. ( comme le traitement médical qui fonctionne et qu'on veut redonner à quelqu'un d'autre!)

Puis début 2018 avec cette phrase : " Là; il faut qu'il se passe quelque chose dans mon projet". Nous avons donc parlé du projet du DU Administration, gestion et développement des associations qui se prépare à l'université de Dijon, du fait que j'ai eu plein d'infos par le directeur du DU et que j'envisage de demander un congé formation à mi-temps pour la rentrée 2018. Nous parlons beaucoup de cela, de la façon de procéder pour optimiser les chances d'obtention du congé formation, de comment organiser le temps de formation et le temps en classe à mi-temps. Mon conseiller est super enthousiaste, encourageant, donne de très bons conseils pour rédiger la lettre de motivation. Il répond à mes questions, sourit et me dit " vous verrez, je suis certain que vous allez y arriver, à terme." Franchement il est super et il arrive presqu'à me convaincre...Je prends des notes, je réponds à ses questions, nous convenons de la marche à suivre, des mails à faire, des courriers à transmettre, des procédures à suivre.

Il suivra mon dossier essentiellement par mail car....il suit 350 enseignants depuis septembre dont 200 nouvelles demandes. Il n'ose pas me le dire mais il est surbooké pour accompagner qualitativement tout le monde dans ses démarches.

Mais je viens de me rendre compte qu'il n'a pas de blouse blanche mais une belle chemise et une belle cravate, qu'il ne m'annonce pas que j'ai une tumeur mais qu'il me donne de vraies lueurs d'espoir, qu'il ne me prescrit aucun traitement mais m'encourage dans mes démarches à faire et me propose de tout relire pour d'éventuelles améliorations, qu'il ne me fait pas d'ordonnance de médocs mais qu'il me regonfle le mental, qu'il me dit qu'il faut y croire car je ne suis pas en danger de mort et que vu mon enthousiasme, cela va finir par payer.

Enfin, il me dit " vous êtes vraiment une personne engagée, attention de ne pas faire trop de vagues au rectorat ( en référence à ma lettre faite à l'inspecteur pour faire émerger une réflexion sur les postes à profil musique/chorale), vos idées sont chouettes mais cela peut déranger, faites attention, ne faites pas trop de bruit, restez dans les clous jusqu'aux résultats de la demande de congé formation"

Merci monsieur le conseiller, je sais vraiment pourquoi je vais persévérer.

On nous demande de plus en plus d'être un mouton qui ne pense pas et qui ne fait pas de propositions, je me sens étouffée par cette attitude.

De l'air !

Je reprends l'ascenseur en me disant que rien n'est gagné mais que je vais continuer et que ce conseiller est vraiment sympa et professionnel et je sais qu'il va m'aider.

Les secrétaires continuent de répondre au téléphone et d'orienter les gens.

Les salariés fument toujours dehors, pas les mêmes que tout à l'heure.

Le bâtiment n'est vraiment pas accueillant.

C'est le rectorat, pas l'hôpital.

Je ne suis pas malade mais je contacterai sans doute les service d'écoute car je crois aux bienfaits des échanges de paroles.

Je dois me motiver pour mes courriers et démarches.

J'ai le sourire aux lèvres car j'enchaine avec un repas chez mes parents, cela fait toujours du bien de se faire dorloter et de retrouver sa position d'enfant.

L'après-midi, j'ai conférence pédagogique et là....article à venir car ce fut....explosif !!!!

23/01/2018

Egocentrique sur la mort.

Ces dernières semaines, j'ai beaucoup pensé à la Mort.

Celle avec une majuscule, au sens large et philosophique.

Parce que je me rends compte que je n'ai pas envie de mourir et que je ne veux pas que les gens que j'aime meurent, j'en ai déduit que je faisais preuve de beaucoup d'égocentrisme dans ma réflexion.

Je pense beaucoup à mes morts, les vrais, celles et ceux qui ne sont plus en vie et qui me manquent terriblement.

Je pense aux possibles morts des gens encore vivants que j'aime plus que tout et me surprends à m'inquiéter de choses qui ne m'inquiétaient pas plus que cela avant...une petite opération chirurgicale de routine pour mon papa et je pense à la mort, mes enfants qui vivent sans que je ne sache vraiment leur emploi du temps et je m'inquiète...l'absence de nouvelles de gens que j'aime et je m'inquiète. Toujours très auto-centrée. La mort des gens que j'aime plus que tout me serait fatale et moi, justement, je veux vivre.

Je pense aussi à ma mort probable, un jour. Cela arrivera. Et moi qui aimais dire que je peux mourir demain, je suis contente de ce que j'ai fait et bien....je me dis que malgré les difficultés un peu de rab ne ferait pas de mal hein !

Mais voilà, si je vis vieille ( on va dire jusqu'à au moins 80 ans !), je vais forcément affronter la mort de gens que j'aime...donc soit je dois mourir jeune mais cette option ne me branche guère ces temps-ci, soit tous les gens que j'aime doivent attendre que je sois morte vieille pour mourir. Cela veut dire que pour certains, ils vont être centenaires et au-delà.

J'admets même que ces temps-ci, je ne suis pas réceptive aux morts éloignées de moi, les faits divers, les attentas ou autres morts terribles dans le monde, ne me touchent pas vraiment. Je me suis même surprise à manquer d'empathie envers mes beaux-parents qui me confiaient avec tristesse qu'en ce moment ils faisaient beaucoup d'enterrements, oui ben en même temps, c'est le lot de leur génération non ? Quand je vous dis que cela touche l'égocentrisme....

Pensées déprimées ou déprimantes ?

Je ne crois pas.

La Mort me prive de ce que je préfère dans la vie, être avec les autres.

Mon amie me disait que même si on ne se voyait pas pendant deux mois, on savait qu'on pensait l'une à l'autre pour ceci ou cela et que la puissance de l'amitié c'était cela, nos pensées.

Mais quand cela se compte en années qu'on ne s'est pas vu en vrai et qu'on ne s'est pas dit en vrai que l'important c'est la puissance des pensées, ça compte aussi ?

Je ne veux pas mourir car je ne veux pas que les gens qui m'aiment puissent croire cela ou douter de cela...les pensées....elles sont puissantes ? Elles relient ????

Je ne veux pas être plongée dans le marasme de tristesse de la mort des êtres aimés et je ne veux pas plonger dans ce marasme les gens qui m'aiment.

Pour cela une seule solution pour le moment : Vivre.

Et bien sûr, chacun(e) d'entre vous est priée de Vivre également.

Longue Vie à nous toutes et tous...

PS rassurant : demain je vous rebassine avec la reconversion professionnelle suite à mon entretien au rectorat, puis sur l'éducation nationale suite à ma conférence pédagogique que je pressens très inintéressante, puis sur mon rhume, toux et autres microbes qui s'accrochent très amicalement à moi ! Mais c'est sans compter sur ma volonté de vie !

21/01/2018

Quand la pause s'impose.

Il est possible que la pause s'impose.

Je n'ai pas travaillé jeudi et vendredi derniers. J'aurais pu que je ne suis pas allée à l'école mais je préfère écrire que je n'ai pas travaillé car je ne suis pas allée physiquement à l'école mais je n'y suis pas allée mentalement non plus.

Une fois le médecin vu pour le virus, la toux et la fatigue, les médicaments achetés, l'inspection et les collègues prévenus, j'ai décidé de ne rien faire pour l'école, pas même pour une fois, envoyer des documents pour la remplaçante.

J'étais en arrêt de travail, je me suis donc arrêter de travailler.

J'ai passé les deux jours complets chez moi entre mon lit, mon canapé, ma cheminée, mon ordinateur, mes livres, ma télé et mes surtout mes pensées et mon repos. ( au milieu de la forte toux et de la migraine)

Samedi, j'ai quand même bravé deux heures la ville avec fiston qui devait se racheter manteau et pulls et donc profiter des soldes, petit thé avec les deux fistons et vite, vite, je suis rentrée au chaud pour encore m'arrêter toute la soirée.

Ce matin, je me sentais mieux au lever mais toujours pas envie de se remettre en marche, pourtant sur le papier c'est deux jours d'arrêt école, j'en étais déjà à trois !

J'ai vite préparé la classe et les affaires de lundi puis je me suis laissée aller à du rangement de livres dans mes bibliothèques, de disques, de DVD.

Je sais que demain je ne serai pas arrêtée et il me faudra bien me remettre en marche et surtout ne pas attraper de nouveaux microbes ou de mauvaises pensées ou du manque de motivation.

Ma pause doit s'opposer à tout ce qui pourrait me donner envie de m'arrêter de nouveau.

Trois semaines en marche cela devrait le faire, je ne veux pas d'autres pauses que celle future des week-ends et vacances.

Je pense que le mental peut disposer du physique alors petits microbes, laissez moi tranquille et certainement que ma prochaine pause sera celle appréciée des vacances d'hiver.