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11/10/2014

J'ai compris ma colère.

Et donc ma moquerie ironique  et mon réel agacement d'hier et d'avant hier avec la psychologue scolaire.

Quand on enseigne pendant plus de 10 ans dans des classes dans lesquelles plus de la moitié des élèves sont en difficultés d'apprentissage profondes, qu'un bon tiers des élèves est suivi par un spécialiste voire un jugement judiciaire pour la famille ou un suivi éducatif très fort, on se rend vite compte qu'avec la meilleurs volonté du monde et la plus grande énergie possible, nous n'arriverons pas à tous les faire progresser scolairement et à tous les sortir de leur situation de vie difficile. C'est le constat déchec qui saute aux yeux en permanence et si on teint c'est parce qu'on y croit, parce qu'on a des projets de folie, parce que nos efforts sont au-delà du possible, parce que nous travaillons en équipe et que nous nous soutenons.

Et surtout c'est parce qu'on se revoit nos objectifs à la baisse, c'est à dire que par faute de temps, de moyens, d'aide, de compétences face à des difficultés scolaires ou sociales très spécifiques, on se dit que si on y arraive avec 1 ou 2 élèves, ce sera déjà vraiment pas mal. Je me souviens m'être dit qu'avec tel ou tel élève j'avais quand même fait avancer les choses et je me forçais à oublier tous ceux pour qui je n'avais pas vraiment changé le cours des choses.

Alors quand on a une classe où nous repérons de façon très précise : 1 enfant au comportement complètement anormal lié à son parcours familial, 1 enfant aux troubles sévères du langage, et 3 enfants en difficultés d'apprentissage dans le démarrage de la lecture et qu'on a un cours simple et 16 élèves dont 11 qui tournent bien, on se se dit qu'on ne peut pas faire autrement que d'y arriver avce ces 5 autres élèves.

On a plus de temps, moins de pression, moins de découragements , moins de spécialistes à rencotrer, de parents à épauler et donc on VEUT y arriver avec tous.

Pour cela, on veut mettre le paquet et donc être soutenu par tous ceux ou celles qui pourraient contribuer à cette réussite potentielle et la psy scolaire en fait partie.

Parce que je ne crois pas qu'on réussit seule dans son coin mais bel et bien en échangeant nos idées et en croisant nos pensées et nos initiatives.

Et donc j'ai douté et j'ai coléré.

Et si, même avec 5 élèves, je n'y parvenais pas.

Le 100% de réussite reste certainement un leurre. La psychologue scolaire me l'a bien rappelé et puis c'est déjà pas mal d'avoir 12 élèves sur 16 en réussite ! ( car celui au comportement difficile n'est pas en difficultés scolaires)

Mais je veux plus car je me sens la force d'aller plus loin au vues des conditions de travail que j'ai cette année.

J'ai compris ma colère mais au final, sera-ce possible de tous les emmener plus loin, je dirais presque de tous les "sauver" ???

Seule non.

A plusieurs, peut-être.

Avec de l'aide spécifique, beaucoup de volonté et peu de découragements, certainement.

Mais on ne peut pas dire à coups sûrs.

En zone difficile, j'étais obligée de m'imposer des objectifs raisonnables sinon j'y laissais ma peau et mon mental ( et je l'ai souvent fait), là, je crois que je peux tenter les objectifs à la hauteur de mes espérances.

Et sans y laisser ma peau même si c'est au prix de beaucoup de travail.

Je crois que ma collègue pstchlogue scolaire ne m'a pas comprise et n'a pas compris mes ambitions pour mes élèves.

L'essentiel est que la colère soit tombée.

En route, pour un WE ultra chargé, du travail pour l'école, plein de choses famille ( et une correspondante polonaise à la masion), 1 mari au travail...

Heureusement que je me suis adoucie pour ne pas me décourager à titre perso également !!!!

10/10/2014

Psychologue scolaire.

Sous titre : psychologue pour du beurre, psychologue toi-même, psychologue de mes fesses.

Ouais je sais, c'est dur et je suis rarement moqueuse mais mon entretien d'hier midi avec la psychologue scolaire m'a pourri le reste de ma journée.

Trop long à expliquer et à résumer.

En gros, très gros....on discute, on fait un état des lieux des difficultés de certains élèves mais surtout on ne prend pas de décisions car on n'est pas sur....on propose un saut de classe, oui mais, un maintien, oui mais, une constitution de dossier MDPH oui mais, ceci ou cela, oui mais...

Oui mais, je ne suis pas certaine que ce soit la bonne choses à faire, oui mais les listes d'attente sont longues, oui mais le Rv ne sera qu'en février , oui mais la section trouble du langage à tel endroit va peut-être fermer, oui mais tu as un bon niveau de classe alors peut-être que ce ne sont pas de si grandes difficulés, oui mais....

Frilosité, pas de prise de risques inhérente à toute prise de décision et surtout pas d'aide apportée à l'élève concerné. Quant à l'instit qui déballe ses questions, ses doutes, ses remises en cause, ses inquiétudes et son stress face à la situation, ben là, seule, tu es seule pour gérer.

Et donc j'ai mis les pieds dans le plat.

Oui j'ai un bon niveau de classe mais je te parle de 3 élèves sur 16, 3 élèves qui seraient en difficulté partout, dans n'importe quelle école sauf qu'avec un moins bon niveau, ce serait plus masqué mais au final, les non acquis seraient les mêmes.

Oui, cette petite fille, l'unique de ma classe qui n'a RIEN retenu de ce qu'on a appris depuis 6 semaines et qui a de graves troubles du langage m'inquiète au plus haut point et on ne doit pas louper le coche MAINTENANT si on peut faire quelque chose avant la tombée dans le précipice.

Oui, je sais que dans la zep d'à côté, il y a la moitié des élèves en difficulté, je te rappelle que j'ai bosse 10 ans dans ce contexte et que je n'ai pas oublié et que je sais que les 3 enfants dont je te parle sont en réelle difficulté.

Oui, j'ai un autre élève en suivi AEMO et CHU et éducateur spécialisé et oui, je passe du temps pour ce suivi, et oui, c'est un enfant super difficile à gérer en comportement et tu vois, je ne me plains même pas, il a un bon niveau d'apprentissage alors je garde pour moi les problèmes comportementaux, je ne voudrais surtout pas que tu pense que je me plaigne.

Oui, je suis pour tenter de saut de classe de cet élève de moyenne section en grande section pour lequel on hésite depuis 1 an, pour lequel les indices nous incitent à tenter le coup mais oui, j'entends qu'on n'est pas certain que cela marche mais est-ce une raison pour ne pas essayer ?

Oui, je souhaite un suivi précis pour cet enfant de grande section qui ne sait pas compter jusqu'à 5, dont la maitresse décèle de graves difficultés et qui sera complètement largué au CP et non, je ne veux pas attendre, et non je ne veux pas entendre qu'il y a pire ailleurs car là, déjà c'est du pire.

Oui tu n'as plus de frais de déplacements...stop....car là, je vais passer de la discussion houleuse à l'énervement total.

Merci d'être venue.

Merci d'avoir écouté et noté sur ton ordi nos constatations.

Merci de nous laisser dans notre merde sans même compatir.

Je déteste écrire des articles de ce genre mais il faut que cela sorte.

Les psychologues scolaires sont peut-être débordées mais il y a un moment où il faut agir, décider, proposer, essayer.

On peut lister les problèmes à l'infini, désolé, cela ne m'intéresse pas et surtout, cela n'aide ni les élèves, ni les enseignants face à leurs difficultés respectives.

Je fais de la psychologie à deux balles mais bon, avec ce que j'ai vécu hier, je suis tentée de dire que je suis à bonne école pour cela.

Je ne lâcherai pas, je vais matraquer de courriers, multiplier les réunions ( et la psychologue scolaire devra y assiter), faire des dossiers mais au moins, je ne resterai pas les bras croisés à attendre de refiler le bébé au collègue suivant.

Aller, on se calme Pascalinette.

08/10/2014

Play list sentimentale.

Cette année, la chorale de Noël c'est le thème des sentiments et voilà donc la play list que je me passe en boucle c'est à dire de façon consciente dès que j'ai un moment libre ou de travail pouvant être accompagné de musique ou de façon inconsciente quand je chante dans mes rêves ou que soudain je pense à ce petit truc de telle chanson que je n'arrive pas à faire apprendre à mes élèves !

L'idée c'est donc de dérouler quelques sentiments avec des petits phrases intermèdes du style "pour 2015, on vous souhaite d'être joyeux, d'être amoureux, d'avoir des amis, de sourire, d'être heureux ". Je peaufinerai les phrases interlude durant les vacances.

Play list, la voici :

  • Mon frère énerve ma soeur, CPEM ( sur le thème de la colère, l'énervement)
  • Un sourire, les Enfantastiques ( et si on souriait plutôt que d'être énervé ou agacé ?)
  • Y'a de la joie,Charles Treinet
  • La tendresse, Marie Laforêt
  • Savoir aimer, Florent Pagny
  • C'est l'amitié qui gagne, les Enfantastiques
  • Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?, divers interprètes
  • Tout le bonheur du monde, Sinsemila
  • Happy, Pharrell Williams ( mais pas chanté, on va faire un espèce de flashmob final avec tous les élèves, même ceux de maternelle, il faut que j'invente une petite choré durant les vacances d'automne !!!)

Dans l'ensemble, de sont des chants difficiles et donc les CP ne chantent pas tout.

Pour Sinsemila, on ne va chanter que le refrain car les couplets sont difficiles.

J'ai commencé par les plus accessibles, les magnifiques chants des Enfantastiques ( s'il y a encore des instits qui ne connaissent pas vite, vite sur leur site !!!, celle du sourire est tout en bas à droite en icône spéciale ) et Y'a de la joie en pensant que cette chanson évoquerait quelque chose à mes élèves mais non, c'est vraiment vieillot, ils ne connaissent pas ! A peine celle de Florent Pagny !!!!

Y'a du boulot, la chorale est le mardi soir 16 décembre, ça va chanter en novembre décembre ! La semaine prochaine déjà on intensifie avec deux séances de chorale dans la semaine....

Ma play list va tourner en boucle dans ma tête.

Quand je chante et fais chanter,( même si vraiment c'est épuisant de mener une chorale tantôt avec 40 élèves, tantôt avec 61 élèves,) je sais que je fais encore une chose que j'aime dans l'enseignement à savoir permettre à tous les élèves d'atteindre le même point d'arrivée malgré des compétences très diverses dans le domaine musical.

Si seulement je pouvais parvenir à cela dans les autres matières...

Le chant ne fait pas de miracles dans les apprentisssages mais je reste persuadée qu'il aide à une confiance en soi, tellement nécessaire pour vaincre les difficultés scolaires rencontrées par certains élèves.

En plus, le chant détend.

Et surtout, le chant chorale développe l'esprit de groupe car le résultat est commun, il ne valorise pas une personne en particulier mais un ensemble.

Qu'est-ce qu'on attend pour chanter plus dans les écoles ????

Qu'est-ce qu'on attend pour chanter plus dans nos maisons ????

Qu'est-ce qu'on attend pour chanter plus dans nos vies ????