07/08/2014
L'intériorité.
Le titre de ce blog est quasi l'éloge de l'intériorité.
Mes plus lointains souvenirs me conduisent à affirmer que cette quête d'intériorité est en moi depuis très très longtemps et que mon bien être dépend beaucoup de cette possibilité de faire divaguer mes pensées intérieures, les plus profondes et les plus intimes.
En ce moment, je lis l'essai de Frédéric Lenoir "Du bonheur, un voyage philosophique". J'avais entendu une interview de ce philosophe et cela m'a incité à acheter son livre...retour à mes amours de philosophie mais là, c'est accessible à tout public contrairement à tous les livres de philo lus durant mes études et dans lesquels, bien souvent, je ne comprenais pas le tiers du contenu !
Bref, cet ouvrage qui tente de définir le bonheur, son origine, sa recherche, les moyens de l'atteindre ou de le resentir, insiste sur la nécessaire quête de l'intériorité, du silence intérieur, de la rêverie, du vagabondage de l'imagination.
Evidemment, tout cela me parle, peut-être plus qu'à d'autres mais cela tombe bien puisque l'ouvrage montre que le bonheur ne provient pas d'une recette unique et exemplaire, tout simplement car ce n'est pas une recette mais un cheminement.
Un chapitre sur l'art de rêver pointe un fait qui m'interpelle : " les enfants sont sollicités sans relâche par des stimulations extérieures : effort de concentration à l'école, omniprésence chez eux de la télé, de l'ordinateur, des jeux vidéos interactifs. Il n'y a plus de place ni de temps libre dans leur vie pour construire leur intériorité (...) trop de sollicitations du monde extérieur l'empêchent de se dire, de s'exprimer et d'innover(...)
Tout le chapitre est passionnant.
Mes enfants faisant beaucoup d'activités artistiques sont très sollicités pour honorer leurs engagements et bien souvent je discute avec eux du fait qu'ils doivent faire attention à ne pas en faire trop, à ne pas se sentir étouffés.
Et là, je découvre de jour en jour à quel point le scoutisme ( et l'aumônerie pour l'un d'entre eux) leur permet de concilier la découverte du monde extérieur et la découverte du monde intérieur. Parfois, ils partagent avec moi et me racontent un de leur fameux "temps spi" qu'ils affectionnent et qui leur permettent une réflexion sur le monde, sur les autres, sur soi et cela avec les autres.
Durant le camp de cet été, l'écoute de leur intériorité a été sollicitée plusieurs fois...dont une qui me parle plus que les autres. Il leur a été demandé de s'écrire une lettre à soi-même, une lettre qu'ils reliraient dans un an, au moment où leur engagement scout prendra une forme plus autonome dans la tranche des 17-22 ans. Mes enfants me racontaient que cet "exercice" ne leur semblait pas forcément facile au départ mais qu'en fait, ce fut très sympa à faire. L'un me dit " ben moi j'ai commencé par Mon cher...." Bien sûr, quelques consignes de guidage leur ont été données et ces lettres ne seront lues par personne d'autres que son auteur.
Mes enfants me disent avoir pris du temps à s'écrire à eux-mêmes, à réfléchir, à se parler d'eux à eux.
On leur a permis de vivre leur intériorité.
On leur a permis de construire leur bonheur.
Ma chère Pascalinette, demain, avant ton départ, je t'écris c'est promis.
Ce serait dommage de rater une si facile occasion de vivre une intériorité heureuse.
11:14 | Lien permanent | Commentaires (0)
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