La semaine de trop.

Que le professeur des écoles qui n'a jamais eu envie de passer un élève par la fenêtre le 30 juin me jette la première pierre !

Depuis le nuit des temps de ma carrière d'enseignante, je suis persuadée que le professeur des écoles aurait vraiment intérêt à démarrer son année le 25 août et à la terminer le 30 juin.

Car, comme tous les ans, elle arrive, elle est là, c'est la semaine de trop.

Depuis les vacances de printemps, les 6 premières semaines ont passé à vive allure, concentrés, élèves et profs sur la suite des apprentissages , avec de beaux projets en ligne de mire.

Les deux semaines suivantes ont été très, très longues, comme un temps devenu infiniment plus long à passer et pourtant, nous avons continué de travailler.

Hier et aujourd'hui, en classe, cela m'a juste paru être une éternité avec un temps arrêté, des enfants agités, une maitresse fatiguée et plus capable de fédérer comme elle le voudrait.

Mais si cela se terminait demain soir, mais non encore une semaine.

Une semaine c'est 25 heures trente en permanence avec les élèves ( 24h + 1h30 d'accueil ( 10 mn le matin, 10 mn l'ap-midi) non comptée dans nos horaires mais qui sont bien un vrai temps de présence et de travail,) ce sont encore des corrections car de toute façon, y'a pas photo au moins jusqu'à mardi, il faut bosser ( moins mais quand même un peu) et corriger car je ne supporte pas de rendre des cahiers non corrigés ( et même les trucs sympas comme les rallyes lecture que les enfants adorent et bien ça prend du temps à corriger),et d'autres choses propres au prof des écoles : recevoir ses commandes, ranger sa classe, trier, désafficher, nettoyer et anticiper pour l'année d'après.

Je sais que les enseignants du secondaire, dans leur majorité je crois, ne souhaitent pas une rentrée avancée en août.

Je sais bien que la plupart d'entre eux travaillent jusqu'au 5 juillet avec les surveillances d'examens et surtout les corrections et les participations aux jurys d'examens.

Mais ils ne savent pas à quel point tenir une classe, même de petits, début juillet, c'est juste infernal alors que fin août, ils sont tout frais et dispos.

Ce matin, j'aurais aimé aller surveiller le brevet plutôt que d'être dans ma classe, c'est un raccourci sans dénigrement mais c'est honnête.

Alors oui les situations des uns et des autres ne sont pas comparables mais encore une fois, qu'on me jette la première pierre...

Je rêve d'une semaine de travail sans élèves, elle aura lieu juste après la semaine de trop car surtout ne pas s'arrêter sur ma lancée, cette année, l'objectif est de bosser jusqu'au 25 juillet un peu chauqe jour et faire un vrai arrêt de 4 semaines.( des changements pour ma classe et des refontes en perspective, je vous livre cela très vite !)

Je veux même bien corriger toute la journée à partir du moment où je n'ai plus un groupe à porter, à discipliner, à intéresser.

Je persiste et signe, la semaine prochaine est la semaine de trop devant nos élèves.

Hélas, le rythme des vacances d'été n'est pas prêt de changer, le prof, dans sa globalité, est contre toute évolution, je suis bien désolée de m'en rendre compte chaque jour davantage.

La semaine de trop ne doit pas faire oublier tous les bons moments de la période passée et même de l'année.

Tant que ce n'est pas l'année de trop, je devrais pouvoir assumer.