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01/11/2015

Se parler : Y retourner.

Je me parle.

"Demain.

Retourner à l'école.

Non, l'école, c'est le travail, mets-toi cela dans le crâne.

Mais le travail c'est beaucoup de temps de ta vie.

Oui mais le travail, ce n'est pas la VIE.

Et la Vie est précieuse."

En allant sur l'ordinateur durant les vacances, j'ai reçu pas mal de mails pour l'école...des réunions à préparer, des rendez-vous à caler, des décisions d'équipe à prendre.

J'ai détesté l'ordinateur pour cela.

J'ai travaillé mais pas assez pour être sereine pour la reprise et pourtant vraiment j'ai travaillé.

Les semaines à venir...déjà, là pendant 15 jours à venir, pas un soir sans réunion ou rendez-vous de parents...le tourbillon qui commence...

Comment vais-je retrouver Ch., J., Ch ( fille !!!! ouais j'ai la guigne cette année sur ces prénoms-là !) M, ceux-là pour qui je dois voir ou revoir les familles.

Et les autres ?

J'ai peur de tourner de l'oeil devant mon tableau vert.

J'ai peur de ne pas y arriver.

Mardi 15 décembre, chorale de Noël, tenir au moins jusque là, objectif à court terme.

Je ne suis pas à bout mais je sens la machine très fatiguée.

Mon amie-collègue directrice de la maternelle me disait l'autre soir lors du superbe repas chez elle, "P. c'est vrai que je la sens lasse."

Une autre amie chez qui j'ai aussi diné cette semaine ( et c'était top aussi chère A.) me racontait le cas d'une connaissance instit commune qui a complètement craqué avant les vacances, qui parlait depuis un moment de se reconvertir, et qui là, c'est fait, elle démarre un autre boulot ce lundi....mais après un craquage en bon et dû forme.

Je ne veux pas du craquage, je ne veux pas me lever un matin en ne pouvant pas y aller, je ne veux pas cela mais j'en ai considérablement peur car beaucoup de symptômes en moi que je reconnais...

Je me parle encore :

"Aller, tu as en toi des ressources insoupçonnées...tu vas y arriver...tu vas mener de front la classe et tes projets et faire en sorte que cela aboutisse sur quelque chose.

Puise dans ce que tu vis de beau, de chouette, de fort, puise dans les réserves de bonheur accumulé.

Tu es une bonne enseignante, ne l'oublie jamais, garde confiance et donne toi les moyens de changer de direction.

Punaise, c'est vrai, t'es pas mal seule face à tout cela mais rappelle-toi comme tu aimes aussi la solitude, fais-toi en une alliée."

Je confie cela en toute confiance, toujours consciente de l'absolue non -gravité de la situation comparé à d'autres souffrances mais je me sens libre d'écrire sans culpabilité.

Je continue à me parler mais pas en public, pas dans le blog, dans mon silence car la vie que j'imagine a grand besoin d'être écoutée, par moi, en priorité.