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15/06/2016

Je me suis énervée.

Hier soir, au conseil d'école, je me suis énervée.

Il y a un moment où je ne supporte plus certaines choses.

Le matin même, nous recevions dans la boite mail de l'école un courrier de la direction de l'éducation nationale nous informant, nous invitant, nous obligeant à faire un nouvel exercice d'intrusion terroriste dans l'école avant la fin de l'année. ( scolaire ou civile ????hum....scolaire très certainement...) Le midi, entre collègues,  nous nous insurgeons d'une telle idée, non que nous n'ayons pas conscience de la nécessité de s'entrainer et de réfléchir mais d'une, le scénario devant être mis en scène est rocambolesque et terrifiant ( 4 terroristes en même temps avec armes à feu à symboliser par des bruits d'instruments percussions, serrure du portail qui saute etc etc) et d'autre part, durant nos trois dernières semaines, nous avons tellement de choses à préparer et faire. ( chorale de fin d'année, sortie sportive, organisation d'olympiades et barbecue, sans parler du travail de la classe avec ses préparations, ses corrections, ses évaluations et bulletins)

Nous étions assez d'accord pour penser et dire que nous nous opposerions à faire cet exercice car nous n'avions pas envie de le bâcler, de reparler terrorisme avec nos élèves sur ces derniers jours de classe, de passer du temps à réfléchir, préparer et débriffer cet exercice.

Au conseil d'école, lors du point sécurité et après la présentation du nouveau livret fait à l'intention des enseignants sur la sécurité à l'école et ses abords...( discussion hors du temps entre une maman déléguée pour qui un cartable laissé au bord de l'école doit être considéré comme suspect avec appel aux gendarmes et ma collègue qui justement il y a quelques semaines a trouvé un cartable oublié devant l'école, l'a ouvert sans précautions pour savoir à qui il était, ouf, il était à un élève de l'école pas à un terroriste, quelle chance !), bref après cela,  nous informons de cette injonction (terme utilisé par mon directeur) concernant le nouvel exercice et malgré les réserves de mes collègues, je fus la seule à exprimer clairement mon refus de le faire car mon directeur, même s'il n'est pas d'accord, dit qu'il le fera si on lui dit de le faire mais en modifiant le scénario.

Bon je tente de vous la faire courte.

J'ai exprimé l'excès de ma réaction en expliquant que je ne suis pas contre l'entrainement ( car je vous passe le débat "mais alors on peut dire aussi que cela ne sert à rien de faire une alerte incendie deux fois par an ") mais à condition qu'il soit bien fait dans le genre, une journée de formation avec des forces de sécurité et par exemple l'organisation d'une situation réelle où les enseignants sont acteurs. ( ils jouent les élèves, les terroristes, les élèves dans la cour car on n'est pas forcément en classe, les deux élèves aux toilettes, le directeur dans son bureau etc etc) Là, il me semble qu'on pourrait apprendre à avoir de meilleures réactions et surtout on prendrait le temps de l'analyse et on ne ferait pas peur aux enfants puisqu'on serait entre adultes.

Ensuite, je suis gênée par cette injonction qui ne nous met pas en situation d'être pensant mais en simple exécutant d'un ordre hiérarchique. le sujet est grave, il me semble que nous avons des propositions à faire, nous, qui sommes sur le terrain et pas éloignés de la réalité d'une école ! J'ai clairement dit que j'avais le sentiment qu'on ne nous demandait plus de réfléchir mais d'obéir et que je ne comprenais pas que les enseignants si habiles pour faire grève pour tout et n'importe quoi, ne se rebellaient pas face à une telle demande ! J'ai clairement dit que ma classe ne ferait pas l'exercice, surtout à cette période de l'année.

Je me suis clairement énervée, ce n'est sans doute pas la meilleure façon d'énoncer sa pensée mais tant pis, au moins, pendant quelques minutes, j'aurai fait de la petiote résistance.

Je ne peux entendre cette idée que parce que l'inspecteur général le demande, on le fait....et quand il nous demandera de faire des choses contraires à nos convictions les plus profondes, on le fait aussi ?

Autant remplir des cases et des questionnaires de l'inspection en ayant le sentiment que c'est inutile ou qu'on n'est pas d'accord, autant devoir respecter la décision d'un inspecteur qui refuse le redoublement d'un de nos élèves, c'est dur mais ça passe encore mais devoir agir en mettant notre esprit critique de côté, je ne peux plus.

Il parait que c'est le devoir de réserve.

Je me suis alors énervée et n'ai pas respecté mon devoir de réserve.

Je ne ferai pas l'exercice, en tout cas pas sur ce délai de fin d'année.

Que l'inspecteur général me convoque, qu'il me blâme, j'aurai de toute façon le sentiment d'être restée moi-même et cela malgré ses injonctions.

Commentaires

100 % d'accord avec toi! tu oublies les commandes, les inscriptions iets, le projet d'école....... Bref, ça ne rime à rien de faire cet exercice maintenant!

Écrit par : annick | 15/06/2016

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