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01/04/2016

Lucas et Nicolas. Et les autres.

Ce sont les deux enfants chez qui j'interviens à domicile dans le cadre du PRE avec les PEP21.

Lucas et Nicolas, ce sont leurs vrais prénoms, cela pourrait être Saïd et Mohamed mais non ce sont bien Lucas et Nicolas.

Dans leur quartier fait de tours d'immeubles, beaucoup de familles d'origines différentes se côtoient.

Beaucoup de différences de culture.

Mais bien des ressemblances quand même.

La misère sociale ne fait pas cas de la couleur de peau.

Mais je n'ai pas envie d'un article pseudo-politique.

Juste un article pour dire que je m'attache à Lucas et Nicolas. Que le suivi PRE a décidé la continuité du soutien jusqu'au 10 juin. Mes lundis et jeudis soirs vont continuer de m'emmener dans le quartier des tours d'immeubles mais cette fois au centre socio-culturel, lieu neutre, pourvu de salles dans lesquelles nous pourrons travailler au calme, sans fumée de cigarettes, sans allers et venues, sans discussions parasites, sans télévision.

Le bilan que j'ai fait a conduit à cette modification et aussi à la réduction de l'intervention car les temps de travail étaient trop longs pour ces enfants qui ont bien du mal à se concentrer. Donc 2 fois 30 minutes pour Nicolas en CP et 2 fois 45 minutes pour Lucas en CE2.

J'aimais bien aller chez eux mais ce sera plus efficace et plus agréable ainsi. ( et je n'aurai plus besoin de me laver les cheveux à chaque fois, l'odeur de cigarettes étant intenable)

Les autres, ce sont les enfants de la MECS auxquels je me suis fortement attachée également.

Je termine mon stage la semaine prochaine et je ne verrai plus ces jeunes dont je commence à savoir les prénoms, connaître les niveaux de classe et appréhender leur façon d'être, la manière qu'il convient de les accompagner dans leur scolarité.

C'est bizarre...et là est le coeur de l'article.

Alors que mes élèves me sortent par les yeux, oui je sais c'est dur mais vraiment, je n'en peux plus, je m'attache à d'autres enfants qui ne sont pas mes élèves.

Je pensais ne plus pouvoir m'attacher à un enfant du point de vue scolaire, ne plus avoir envie de l'accompagner, de l'aider.

Là, en individuel ou en petit groupe,il me suffit de faire preuve de patience, de conviction et de tour de passe passe pédagogique ou affectif déguisé !

Dans ma classe, tout me pèse, les préparations, la discipline, la création, les corrections, les réunions, et encore la discipline et encore la gestion du grand groupe et du coup, je suis détachée, affectivement très détachée.

Une prof qui n'aime pas ses élèves au sens de l'affection bienveillante n'est pas une bonne prof.

Le constat est terrible.

Ma souffrance de ce constat aussi.

Pourquoi n'ai-je pas ce ressenti avec Lucas, Nicolas et les autres ?

Commentaires

pourquoi ne te lances tu pas dans le CAPASH??? Il semblerait à le lecture de tes articles que tu te sentes mieux auprès d'enfants ayant de réelles difficultés ( sociales, d'apprentissages..) Il est certain que ces petits loulous ( auxquels je m'étais tant attachée durant mes années dans ce quartier ) te rendent réellement ce que tu donnes...Tu serais une merveilleuse maîtresse qui n'aurait plus la classe à temps plein et cela te permettrait de décharger un peu le sac à dos lourd d'une inscrit en classe en temps plein.
Amicalement

Écrit par : jeune quadra | 03/04/2016

Impossible pour moi de préparer un diplôme de l'éducation nationale pour le moment, on va me demander de rentrer dans des cases qui ne me conviennent pas, je n'aurai pas de marge de manoeuvre, et des formateurs pas forcément bienveillants ! Quand tu vois que la psy scolaire qui avait fait 5 dossiers de demande de maintien sur notre secteur a refusé 5 refus de l'inspecteur malgré un vrai étayage des dossiers, y' a de quoi être dégoûté de l'enseignement spécialisé, j'en reparlerai ! bises

Écrit par : pascalinette | 03/04/2016

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