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11/03/2016

Pascalinette et Annette.

Très souvent, à chaque nouveau mois de mars, une belle madeleine de Proust remonte à la surface.

Il y a 19 ans, moi et chère Annette....avons fait notre stage de quatre semaines , stage dit " de responsabilité en remplacement d'une instit titulaire", dans une école maternelle située à Villeneuve la Guyard, tout en haut du département de l'Yonne.

C'était tout un mois de mars.

Pascalinette avait les moyens-grands et Annette les petits-moyens, nous étions seules dans l'école avec les Atsem bien sûr !

Nous logions dans un gite loué à quelques kilomètres, à Montmachou, auprès de gens qui élevaient des autruches !

Nous étions donc en pleine campagne, au milieu de champs d'autruches, dans une maisonnette très rustique et cela pour un mois durant !

J'aime me rappeler de cette période de quatre semaines car malgré les difficultés endurées, nous vivions notre amitié avec beaucoup de soutien l'une envers l'autre, beaucoup de rires et de discussions.

L'une à 200 kilomètres de chez elle, l'autre à 300 kilomètres...( notre point de rencontre avait été l'IUFM d'Auxerre), nous avions tout fait pour nous retrouver en stage au même endroit.

Et donc...c'est la météo actuelle qui me fait révéler cette madeleine adorée car je me souviens que nous avions eu un mois de mars complètement froid la nuit et le matin et très chaud les après-midis ! Nous partions à 7 heures du matin, préparer nos classes, emmitouflées dans nos manteaux et nos écharpes et nous surveillions la récréation de l'après-midi en tee-shirts !!!!

Quand nous rentrions le soir, épuisées par notre journée de classe, nous devions vite allumer un feu de cheminée pour ne pas être transies par le froid ! Nous préparions le repas, la classe et nous dormions comme des bébés, sauf quand nous étions stressées par les visites pédagogiques des maitres formateurs !!!!

Ce souvenir est vraiment très présent et surtout très heureux, nous aimons nous le rappeler quand nous nous voyons ! ( même si depuis beaucoup d'autres souvenirs se sont ajoutés!)

Nos chéris étaient venus nous voir un we, je me souviens qu'ils avaient rentré du bois, pris soin de nous, jeunes filles reculées au fond de l'Yonne !!!

Bizarrement, alors que c'était difficile...l'éloignement, le stress des débutantes...nous étions convaincues que nous allions être des supers enseignantes ! Nous avions une foi indestructible et l'envie d'apporter nos pierres à l'édifice de l'éducation nationale.

Après Montmachou, nous avions refait un stage de 4 semaines dans la même école à Auxerre...en plein mois de juin...en ZEP...c'était explosif, on peut le dire ! Là encore beaucoup de soutien, de rires et de larmes...

Comme je me sens loin de cette Pascalinette là...

Toi, chère Annette, malgré les doutes et les difficultés liées au métier, il me semble que depuis que tu t'es ancrée dans un poste en maternelle, tu as vraiment du plaisir à enseigner même si lors de nos discussions, bien sûr, tant de choses te dérangent dans cette grande machine !

Enfin, j'aime me rappeler de ces jours heureux de jeune professeur des écoles stagiaire car je sais que là était ma place à ce moment-là.

J'ai adoré ce mois de mars.

Fraîcheur et chaleur mêlées pour une amitié qui ne s'est pas désoudée depuis.

Ca donnerait presqu'envie d'y retourner ???

 

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