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26/03/2013

Poursuivie par un élève.

Je reviens écrire un peu ce soir car je me sens poursuivi par un élève....dans ma tête bien sûr !

En fait, ce soir, j'avais cet élève en aide personnalisée ( hum ce bonheur de l'heure passée avec deux élèves en difficulté après déjà 9 passées à l'école), je devais filer vite à 17h30 car j'espérais voir ma dernière fille avant qu'elle ne parte à la danse avec la voisine mais voilà que la maman de cet élève est venue le chercher et que nous avons parlé de M. En soi, cela ne me dérangeait pas car malgré le fait que M. soit en grande difficulté scolaire, j'apprécie beaucoup cet enfant et sa famille et j'ai un très bon dialogue avec elle. Il vaut mieux d'ailleurs car M. c'est sa troisième année dans ma classe puisque je l'ai maintenu en CP ( et fort heureusement) et que là, il fait son CE1 mais malgré tout ce qui a été mis en place, malgré les vraies qualités de cet enfant, sur le plan scolaire c'est très dur et je suis très inquiète pour lui et son futur scolaire. Son futur tout court, j'ai confiance car c'est vraiment un enfant intelligent ( je ne crois pas qu'il soit précoce ) et qui a des qualités mais il ne maitrise pas encore la lecture et rencontre beaucoup d'autres difficultés.

Comme je disais à la maman, vu d'où il est parti, il a fait beaucoup de chemin mais malheureusement ce n'est pas assez pour arriver où je dois l'emmener en fin de CE1.

Notre discussion a duré plus que prévu car je lui expliquais que je voulais mettre en place une réunion d'équipe éducative avec toutes les personnes référentes qui suivent M. Et voilà, que  le problème de l'organisme qui suit M. éclate encore car ceux-ci ne collaborent pas du tout avec les enseignants, je demande qu'on me téléphone ( car c'est encore moi qui l'ai fait en juin dernier pour faire un bilan), rien ne se passe, je demande qu'on partage notre ressenti, rien ne se passe car selon le CMPP, M. va très bien, il se débrouille bien en séance individuelle de petits jeux de société....mais moi, il est au milieu de 20 autres gamins et moi aussi, je les vois les qualités de M. mais je suis ENSEIGNANTE et je me dois de tirer la sonnette d'alarme quand je vois qu'un enfant pêche scolairement, qu'il a trop de retard et qu'il n'y arrive pas malgré l'aide apportée en classe. Avec la maman, nous sommes désemparées par ce non dialogue ou ce dialogue de sourd avec le personnel de cet organisme et ce refus de regarder les difficultés telles qu'elles se posent car moi je veux proposer des solutions avant qu'on dise à cette famille que la classe de sixième traditionnelle ne sera pas possible pour M et cela sans rien avoir tenté avant.

Et donc, je suis poursuivie car déjà, à 18h, j'étais toujours sur le trottoir et donc cette fois, j'avais définitivement raté le bisou à ma fille.( heureusement que ses frères étaient là, pas pour les bisous mais une présence quand même !)

Puis, dans la voiture, rien n'y fit, musique, pensées positives, non, je ne pensais qu'à M. et qu'est-ce que je pouvais bien faire de plus pour cet enfant car je sais que c'est MAINTENANT qu'il faut l'aider et mettre le paquet et puis zut, j'ai un élève en grande difficulté, UN SEUL, ( j'en ai d'autres moyens mais pas comme M.)alors que j'ai connu des classes avec 10 élèves comme cela et donc tu es contente quand sur les 10, tu arrives à faire avancer les choses pour 2 ou 3 mais ZUT pour UN, cela devrait obligatoirement marcher, j'y passe du temps et vraiment le manque de cohésion entre les personnels cela m'agace au plus haut point. Je dois absolument refaire venir la psycholoque scolaire pour valider le bilan qu'on a fait, elle va encore me dire qu'elle n'a pas le temps, que ce n'est pas une priorité mais si, M. est une priorité et zut de zut, je veux que cela avance, je suis ce gamin depuis 3 ans, je vois les progrès, je vois les stagnations, je vois le chemin encore à parcourir et personne ne m'aide, et surtout personne ne l'aide vraiment avant qu'on lui dise" ah mais non, là, ça ne va pas aller du tout pour le collège".

Poursuivie donc chez moi car là, à 21 heures, je pense encore à cela et je me mets aux divers courriers à faire aux différentes personnes concernées.

Je veux quand même dire que ce n'est pas une mauvaise poursuite, je ne me sens pas menacée ou en danger, c'est juste que ce soir, je ne parviens pas à défaire  ce qui me lie au destin scolaire de M.

Je crois quand même qu'il faut accepter d'être poursuivie pour tenter de faire au mieux son travail, les bons élèves n'ont pas besoin de nous ou presque pas, les autres, ils ont raison, il faut qu'ils nous poursuivent pour qu'on ne les oublie pas.

Commentaires

Oui, je suis d'accord avec toi, pour ces élèves-là, notre attention et notre réflexion, c'est un peu notre raison de faire ce métier-là. Moi, c'est en marchant sur les chemins de campagne que je leur laissais la "porte ouverte", et cette méditation tout en marchant m'aidait bien à décanter les problèmes et à trouver des solutions. Bon mercredi !

Écrit par : chenille | 27/03/2013

c'est vrai qu'un trajet un peu long en voiture ou un retour un peu long à pieds entre le boulot et la maison, ça aide à ne pas se faire poursuivre trop longtemps chez soi ; j'ai vraiment vu la différence entre les deux (trois ans à faire des trajets de plus d'une heure et depuis dix ans, dix mn à peine!!! j'en ramène souvent des élèves à la maison!!!z'ont pas eu le temps de s'envoler par la fenêtre!!)...bon courage !

Écrit par : grEdouilllette | 27/03/2013

heureusement que cette chère famille A. me lit !!!! Merci Chenille, Gredouillette et Scoubisous pour vos petits coms réguliers....!!!!Bisous à vous trois dans vos univers respectifs.

Écrit par : pascalinette | 27/03/2013

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