Chiche, les profs on y va ??

Où cela ?

Ben dans la rue !

Faire grève, cela ne vous dit pas ? Face à cette farce du calendrier scolaire ? Mais bougeons-nous, faisons remonter ce que pense la majorité, osons...

On n'ira pas.

On n'ira pas car on ne veut pas perdre nos jours de salaire, parce qu'on ne veut pas encore passer pour des râleurs, fainéants, jamais d'accord et j'en passe.

On renie nos idées, on n'ose pas crier haut et fort ce qu'on pense.

Donc...on nous avait laissé entrevoir une meilleure répartition des vacances sur l'année, avec deux zones, une vraie alternance 7 semaines de cours 2 semaines de congés et peut-être, peut-être l'allongement de l'année à 38 semaines pour réussir cette meilleure répartition. ( ce qui n'arrivera jamais où quand je serai morte depuis longtemps !)

Au final, trois zones avec les uns qui quittent les autres donc on change la répartition spatiale mais pas temporelle ! Au final des périodes de cours complètement inégales de 5 à 11 semaines voire 12 ou 13 les années suivantes, ( après 2015-2016 !), une rentrée en septembre et surtout pas en aôut mais une fin en juillet....jusqu'au 8 juillet en juin 2017 !!!!!

Ah mais de quoi se plaint-on ? On nous a donné le pont de l'Ascension enfin on l'a surtout donné aux familles et au tourisme même si je ne cracherai pas dessus surtout pour éviter de faire classe à 2/3 de la classe ce jour-là ! ( quid des écoles qui travaillent le samedi matin, car OUI, il y en a quand même, ils rattraperont ce fameux samedi pour faire le pont ??????????)

Et les jours fériés de mai permettront de faire avaler la pilule de la dernière période rallongée ( car quand même les montagnes n'ont plus de neige début mai, mais quelle horreur, que fait Dame nature ???) sauf que tout enseignant le sait, le mois de mai, justement avec ses nombreuses coupures, est une période durant laquelle les élèves sont fatigués car le rythme de la semaine est justement super décousu. Les familles en profitent pour partir, se coucher tard, lever le pied dans le suivi scolaire et au final, en classe, la remobilisation redemande à chaque fois un grand effort à l'enseignant lui-même perturbé par ce rythme cassé des jours fériés. Vous ne me croyez pas mais si c'est bel et bien vrai. Et après on enchaine sur un mois de juin + 1 semaine de juillet durant lesquels nous avons nos élèves jusqu'au bout durant 5h30 par jour. Là, l'enseignement élémentaire est fortement pénalisé, non que nos collègues de secondaire ne fassent rien jusqu'à début juillet mais dans les lycées, plus de cours à partir du 15 juin et dans les collèges, c'est très variable à partir du 25 juin. ( des amis viennent de nous dire qu'ils avaient reçu un courrier comme quoi notre collège de secteur était fermé à partir du 24 juin....mais c'est bien le 5 juillet les vacances non ?)En fait, chez les profs de collège et lycée, il doit exister une inégalité entre ceux qui corrigent les examens et ceux qui ne les corrigent pas, entre ceux qui ont des missions en fin d'année et ceux qui n'en ont pas. Mais ce que je sais, c'est que le professeur des écoles , certes, ne corrige pas d'examens mais il a des élèves jusqu'au dernier jour, des élèves à qui il enseigne comme il le peut en semaine 10, 11 ou 12....avec la chaleur qui pointe, la fatigue, la démotivation mais on survit hein !!!!

Juste que si on reprenait le 25 août avec nos élèves et ben, on ne la ferait pas cette première semaine de juillet ou alors on la ferait mais avec une meilleure alternance qui ferait que cette semaine pourrait être la semaine 8 de travail et non la semaine 11 ou 12 !!!!

Il parait que les professeurs du secondaire sont archi contre la reprise des élèves en août....je n'ai pas d'avis tant qu'on ne me le prouvera pas.

Les professeurs des écoles que je connais sont tous pour. De toute façon, nous sommes tous dans nos classes la dernière semaine d'août mais sans élèves il faut bien l'admettre, cela nous permet de véritablement préparer notre rentrée, chose impossible à faire en une journée dans une école car le prof des écoles a la chance d'avoir sa classe et donc de l'aménager, l'agencer etc.

Je suis tellement déçue de ce non changement, je dirais même d'une situation pire à venir du calendrier scolaire.

Je crois vraiment que je pourrais aller dans la rue.

Mais le prof n'est plus assez revendicatif, il n'ose plus aller contre le courant général.

Chiche, pas chiche....nous ne sommes plus des enfants, ce n'est pas pile ou face, je perds, je gagne.

 Que de frilosité à tenter un vrai changement !

Mes collègues et moi sommes vraiment déçus de la situation mais on continue, c'est bizarre, cette adaptation à "faire ce avec quoi on n'est pas d'accord", cela me fait peur...serais-je alors capable de dire non à quelque chose qui me semblerait véritablement intolérable...c'est vrai, en tant que profs, nous sommes habitués à obéir...nous sommes assez conditionnés au système, serai-je alors capable de tout faire valser si ce que l'on me propose ou ce que l'on m'incite à faire ou penser m'est totalement insupportable ?

Serai-je chiche de claquer la porte le jour où vraiment je n'en peux plus de participer à une mascarade du système éducatif, pas si simple, pas si simple....

A défaut d'aller dans la rue, je repartirai en Finlande dès le prochain article.