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15/12/2014

Etre ou ne pas être matérialiste.

De prime abord, je ne suis pas vraiment matérialiste si je m'en réfère à la définition du dictionnaire " qui s'intéresse davantage aux biens matériels, aux avantages immédiats qu'ils peuvent procurer qu'aux choses de l'esprit."

Les biens matériels, j'aime en avoir pour mon confort et mon plaisir mais je ne cherche pas à les accumuler ou à en tirer profit.

Les choses de l'esprit, j'aime les vivre, les ressentir, les partager. Des pensées, des souvenirs, des moments présents sont tout autant de biens précieux, mon matériel de silence qui me fait vivre la vie que j'imagine.

Mais voilà, être ou ne pas être matérialiste....

Et bien...je crois être une matérialiste sentimentale car je m'attache véritablement à certains objets, certains biens purement matériels mais toujours en lien avec un vécu, passé ou à venir, une émotion, un souvenir, une pensée, un ressenti.

J'aime mon collier en or que je portais le jour de mon mariage.

J'aime les meubles anciens en lien avec ma famille, la bibliothèque de ma grand-mère paternelle, le piano de ma grande tante, l'armoire de mon oncle, la malle, la machine à coudre et la commode de ma grand-mère maternelle. ( je vous assure que je n'ai dépouillé personne !!!)

J'aime ce petit cadre photo sur mon bureau de moi et mes amis dans les îles.

J'aime ce cahier rouge dans lequel j'écris.

J'aime ce bijou amoureux offert à telle ou telle occasion.

J'aime ces livres qui trônent sur mes étagères.

J'aime ce bracelet qui m'attache à mon amie.

J'aime ces objets qui me relient à ceux que j'aime, ce n'est donc pas purement matérialiste mais c'est quand même l'humain lié au matériel.

Hier, lors de la fête familiale d'anniversaire de mes grands, lorsque mon oncle adoré a fait tomber mon magnifique appareil photo reçu à mes 40 ans, j'ai compris à quel point j'étais une matérialiste sentimentale.

Après avoir compris que c'était mon appareil qui était là cabossé et ne fonctionnant plus, après avoir une première réaction rapide de " je suis trop dégoûtée", après avoir passé un temps fou à consoler mon tonton super embêté, après avoir découvert le prix de cet appareil en retrouvant la facture et la boite d'emballage, après avoir décidé que tonton allait tenter de faire fonctionner son assurance pour récupérer un peu d'argent pour racheter un appareil photo, après tout ça....tout ce côté, de zut de zut, un si bel objet qui se casse là sous mes yeux...

J'ai compris que sans doute je n'aurai plus cet appareil-LA, celui que j'ai déballé avec tant de joie et d'émotions le jour J, celui offert par mes amis les plus chers, celui choisi en pensant que cela allait me faire super plaisir, celui que j'ai tout de suite adopté et su utiliser avec grand plaisir, celui avec lequel j'ai pris mes dernières plus belles photos de ma super vie d'après 40 ans, celui qui était devenu un vrai compagnon dans mon quotidien.

L'appareil est parti se faire réviser pour voir s'il est réparable et si cela vaut la peine financièrement de le réparer.

Ce modèle n'existe plus, il se peut donc que je n'aie plus jamais cet appareil photo LA.

Vous vous dites "elle ne va pas nous faire pleurer pour un appareil photo quand même...!" mais je le répète je suis une affreuse matérialiste sentimentale...

Il n'y a pas mort d'homme juste mort d'appareil photo.

A moi, de ne pas faire mourir tous mes souvenirs et toutes mes émotions liés à l'obtention de cet objet.

A moi de surpasser le matérialisme sentimental et ne pas me morfondre dans la perte de l'objet aimé !

A moi d'assumer un matérialisme sentimental excessif et de me recentrer sur les sentiments tout courts.

Mais j'aurai beau faire, dire ou écrire, je sais déjà que le prochain appareil photo restera celui qui a remplacé mon cadeau d'anniversaire, sa valeur matérielle sera la même mais sa valeur sentimentale ne retrouvera jamais la valeur initiale.